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Nation d’assistés : Après la polémique, Ramgoolam prône le dialogue avec l’île sœur

11 avril 2011, 00:00

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Nation d’assistés : Après la polémique, Ramgoolam prône le dialogue avec l’île sœur

Le Premier ministre a remis la Réunion sur le tapis. Ce lundi 11 avril, il évoque la nécessité d’un dialogue entre les îles sœurs. Soit cinq jours après son discours qui ne cesse de faire polémique sur l’aide de la France aux voisins.

« Sarkozy dir ek ban Réunionnais kifer zot pa kapav fer couma Morisyen fer... kifer mo bizin donn zot sak mois otan millions d’euros ? Kine arivé ? La Réunion zot pé gagne cash dan dalo dépi la France, zot pa fer zefort ». Ce discours de Navin Ramgoolam, prononcé le mercredi 7 avril lors de la remise d’une compensation aux anciens ouvriers de quatre usines ayant fermé leurs portes dans le cadre de la réforme sucrière, à Arsenal, ne cesse de créer des vagues à la Réunion.

Le chef du gouvernement faisait alors référence à l’entrepreneuriat et du fait qu’il ne voulait pas d’une nation d’assistés. C’est là que son discours a glissé sur nos voisins de l’île sœur mais vu qu’il évoquait également les critiques de l’opposition sur l’affaire Neotown, ses propos sont passés au second plan. 

A l’île sœur, les Réunionnais n’ont, toutefois, pas manqué de mettre le ministre de Tourisme, Nando Bodha, au pied du mur lors de sa visite durant le week-end. Lui, a joué à l’ingénu mais la balle était lancée.

Les voisins ne cessent de faire part de leur indignation, allant même jusqu’à écrire une lettre ouverte au président français, Nicolas Sarkozy. Ce lundi 11 avril, une lettre publiée par le site temoignages.re fait état de « l’émoi provoqué » par le Premier ministre mauricien à l’effet que ce dernier lui aurait dit que la Réunion est une nation d’assistés. 

« M. Sarkozy, ces paroles sont-elles les vôtres ? Se peut-il que dans l’exercice de vos fonctions, vous adressant au dirigeant d’un État souverain, vous ayez parlé en termes dévalorisants de ceux dont vous avez tant dit qu’ils sont vos concitoyens ? », se demande l’auteur qui espère avoir une réponse. « Pensez-vous que la moitié des pauvres dont se compose notre population, le tiers de chômeurs et les 110 000 illettrés qui souffrent dans notre société, méritent leur sort ? », ajoute-t-il en évoquant le sort des territoires français de l’outre-mer. 

Sans doute conscient du tollé, Navin Ramgoolam a tenté de noyer le poisson lors de l’ouverture d’une conférence sur l’esclavage et l’engagisme organisée par la Commission Justice et Vérité à l’université de Maurice ce lundi 11 avril. Il évoque la nécessité de « prôner le dialogue » avec l’île sœur et se dit en faveur « d’une coopération accrue entre Maurice et la Réunion ».

Navin Ramgoolam est aussi revenu sur les raisons qui l’ont poussé à effectuer une visite à la Réunion les 24 et 25 janvier. En faisant ressortir que l’idée lui a été soufflée par Nicolas Sarkozy qui caressait l’idée d’une coopération entre les îles de l’océan Indien.

D’un côté, alors que la déclaration de Navin Ramgoolam à Arsenal continue à provoquer la colère des Réunionnais, les Mauriciens, eux, hochent les épaules. Une grande majorité adhère à ce discours même si elle convient que l’art et la manière de le dire est peu diplomatique. Surtout que Maurice veut promouvoir le concept d’îles Vanilles avec l’aide de l’île sœur.