Publicité

Naufrage du Costa Concordia : trois autres passagers retirés du paquebot

16 janvier 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Naufrage du Costa Concordia : trois autres passagers retirés du paquebot

Trois rescapés ont été arrachés le dimanche 15 janvier, de l''''épave du paquebot italien Costa Concordia, qui a fait naufrage le soir du vendredi 13 janvier,  au large de la Toscane, mais plusieurs personnes - entre 17 et 34, selon les estimations - sont toujours portées disparues.

L''échouement du Costa Concordia, qui s''est couché sur le flanc près de la petite île de Giglio, a fait au moins cinq morts, dont deux touristes français et un membre d''équipage péruvien, et 70 blessés.

Les corps sans vie de deux hommes âgés ont été retrouvés par des plongeurs dimanche après-midi dans l''épave.

Le navire, avec plus de 4.000 personnes à son bord, avait appareillé de Civitavecchia, près de Rome, pour une croisière d''une semaine à destination de Barcelone et de l''île de Majorque, aux Baléares.

Les secours ont retrouvé tôt dimanche deux rescapés, un couple de Sud-Coréens en voyage de noces qui étaient coincés dans une cabine.

En milieu de journée, c''est un commissaire de bord, Manrico Gianpetroni, qui était retrouvé une jambe cassée et évacué par hélicoptère. "Je n''ai jamais perdu l''espoir d''être secouru. Mais ça a été trente-six heures de cauchemar", a-t-il dit aux journalistes.

Selon les autorités italiennes, on est sans nouvelles d''une quinzaine de personnes. Les secouristes, appuyés par des équipes cynophiles, et des plongeurs continuent de fouiller les 2.000 cabines du paquebot à la recherche d''éventuelles victimes.

A Paris, le ministère des Affaires étrangères a dit être sans nouvelles de 21 Français mais pense que la plupart sont rentrés en France par leurs propres moyens.

Le commandant du navire, Francesco Schettino, a été arrêté samedi soir pour homicide involontaire, pour avoir provoqué un naufrage et avoir abandonné le navire, a fait savoir la police, selon laquelle il a quitté le paquebot vers minuit, avant l''évacuation de tous les passagers.

Le procureur Francesco Verusio a déclaré que le navire s''était approché à seulement 150 mètres du rivage, ce qui est, a-t-il ajouté, "incroyablement proche". Il n''a pas exclu que l''enquête mette en cause d''autres personnes que le commandant "pour cette manoeuvre dangereuse".

UN RECIF ABSENT DES CARTES MARINES ?

L''opérateur du navire, Costa Crociere, filiale de Carnival Corp & Plc, la plus importante entreprise de croisière au monde, a déclaré que le Costa Concordia suivait sa route habituelle lorsqu''il a heurté un rocher submergé.

Dans une interview à la télévision, Francesco Schettino a affirmé que ce récif ne figurait pas sur les cartes marines.

Une large déchirure est visible sur la coque du navire. Aucune pollution n''a été constatée mais les autorités craignent que le fioul ne s''échappe à terme de l''épave. Une fois que les recherches à bord seront achevées, la compagnie néerlandaise SMIT a été chargée de pomper les cuves du paquebot échoué, qui contiennent 2.380 tonnes de fioul.

Le président de Costa Crociere, Gianni Ororato, a indiqué qu''après le choc le commandant avait "effectué une manoeuvre destinée à protéger les passagers et les membres d''équipage" mais qu''"une soudaine inclinaison du navire a compliqué les choses".

Le commandant n''a pas tout de suite ordonné l''abandon du navire mais a manoeuvré pour le rapprocher le plus possible de la côte, la proue vers le port de Giglio, a dit un garde-côte.

De nombreux rescapés se sont plaints de la lenteur et de la désorganisation des opérations d''évacuation.

On ignore toujours pourquoi le paquebot de 114.500 tonnes et 290 mètres de long, sorti en 2005 des chantiers navals italiens Fincantieri Sestri, s''est échoué dans des eaux calmes si près du rivage.

"Nous serons en mesure de le dire à l''issue de l''enquête. Il serait prématuré de spéculer là-dessus", a déclaré Filippo Marini, porte-parole de la garde-côte.

PANIQUE À BORD

Le paquebot avait déjà eu un accident et subi des dégâts, le 22 novembre 2008, heurtant une jetée du port de Palerme où il allait accoster.

L''accident de vendredi soir, au moment du dîner, a donné lieu à des scènes de panique. Certains passagers se sont jetés à l''eau et ont nagé dans l''obscurité jusqu''à l''île de Giglio, où les habitants les ont recueillis.

"J''étais sûre que j''allais mourir. Nous avons passé deux heures dans les canots de sauvetage à crier et à nous agripper les uns aux autres. Les gens essayaient de s''arracher les gilets de sauvetage. Nous n''avons pu en avoir que pour les enfants", a raconté Antonietta Sintolli, une passagère en larmes, âgée de 65 ans.

Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire et les agences de presse italiennes indiquent que selon Luciano Nicastro, porte-parole des garde-côtes, le bateau s''est approché dangereusement du rivage, "ce qui a probablement causé l''accident (...)".

Les 3.206 passagers - des Italiens mais aussi de nombreux étrangers parmi lesquels des Britanniques, des Français, des Allemands, des Espagnols et des Américains -, et les 1.023 membres d''équipage ont été évacués vers l''île de Giglio ou vers Porto Santo Stefano, sur la côte toscane, où ils ont été hébergés pendant la nuit de vendredi à samedi dans des écoles, des maisons et des églises.

"Nous étions à table pour le dîner quand on a entendu un grand bruit (...) C''était la panique, les tables retournées, les verres qui volaient partout. Nous nous sommes précipités sur le pont et nous avons mis nos gilets de sauvetage", a raconté Maria Parmegiano Alfonsi, une passagère, sur la chaîne de télévision Sky Italia.

"La lumière s''est éteinte, tout le monde hurlait. On nous a dit de rester calmes, que ce n''était rien, juste un problème électrique", a dit un autre passager.

"Les opérations d''évacuation ont été horribles. C''était très, très mal organisé", a dit une passagère américaine, Alex Beach. "On ne savait pas où aller. Lorsqu''on est arrivé aux chaloupes de sauvetage, elles étaient déjà surchargées. Finalement, à la cinquième tentative, mon mari et moi avons pu grimper à bord de l''une d''elles."

Par Antonio Denti et Gavin Jones |(Reuters)