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Navin Ramgoolam: «2009 est l’année de l’économie. 2010 sera l’année de la politique»

29 janvier 2009, 01:00

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Navin Ramgoolam: «2009 est l’année de l’économie. 2010 sera l’année de la politique»

Conférence de presse fleuve du Premier ministre, Navin Ramgoolam, où il a procédé à un tour d’horizon général de l’actualité.

Il faudra retenir de cette rencontre avec la presse que le Parti Travailliste (PTr) ne devrait pas présenter de candidat à la partielle du No. 8. Cependant, Navin Ramgoolam tient à préciser que «la politique est quelque chose qui évolue» lorsqu’il est interrogé sur la position qu’adoptera son parti par rapport aux candidats qui seront en course. Il insiste que la bataille, qui aura lieu à Quartier Militaire-Moka, est «un problème de Paul Bérenger.» Ce dernier est présenté comme celui qui a causé «la guerre au sein de la famille Jugnauth.» «Cette élection n’est pas cruciale pour le PTr. Je laisse l’opposition engager la bataille entre elle-même», dira, en substance, le leader du parti rouge. Toutefois, il précisera que les partisans de son parti devront accomplir leur devoir civique.

C’est cependant la situation économique qui occupera la majeure partie des deux heures et demie pendant laquelle le Premier ministre a rencontré des membres de la presse. Il a passé beaucoup de temps à reprendre ce qu’il a dit à la fin de l’année dernière. Soit que l’île Maurice n’est pas en récession du fait même que le pays connaît une croissance positive. «Nous avons été prévoyants. Nous avons fait en amont ce que d’autres pays ont fait après coup», explique le Premier ministre.

Il rappelle que les cinq priorités de son gouvernement sont: la préservation de l’emploi la création de nouveaux emplois la protection du pouvoir d’achat la poursuite de la croissance et le partage équitable de la croissance. Pour bien démontrer que le gouvernement est concentré sur l’économie, Navin Ramgoolam précise que les investissements se poursuivent au niveau des infrastructures mais aussi dans le social et l’éducation.

C’est le volet consacré à l’Independent Commission against Corruption (Icac) qui a été longuement commenté par le Premier ministre. Il a tenu à se dissocier de l’affaire de complot allégué visant à faire partir en 2006 Nirvan Veerasamy de la tête d’Air Mauritius. «C’est moi et personne d’autre qui a proposé à Nirvan Veerasamy de venir à Maurice. Lorsqu’il a refusé, j’ai approché ses proches pour essayer de le convaincre. C’est ainsi qu’il a accepté. Une deuxième fois lorsqu’il a voulu partir, j’ai à nouveau tenté de le retenir», confie Navin Ramgoolam. Il maintient que c’est à cause du conflit qui l’opposait à Sanjay Bhuckory et du fait que sa famille ait été impliquée dans une affaire de conflit d’intérêt que Nirvan Veerasamy est finalement parti d’Air Mauritius. «C’est totalement faux de dire que c’est à cause d’un quelconque complot que Nirvan Veerasamy a quitté Air Mauritius», insiste le leader du PTr.

A ce chapitre du complot allégué, il dira que le fait que nous soyons dans un Etat de droit, Indira Manrakhan doit avoir sa chance pour donner sa version des faits. Ce sera l’occasion pour Navin Ramgoolam de procéder à un exercice de comparaison avec Paul Bérenger. «Je suis quelqu’un qui laisse les institutions travailler en toute indépendance… J’espère que la population fera la différence entre Paul Bérenger et moi. Moi, j’agis selon les faits. Je ne fais pas de propagande. Je ne suis pas celui qui va dissoudre l’Economic Crime Office lorsqu’un de mes ministres est convoqué devant cette institution. Je n’interviens pas dans le fonctionnement des institutions… Jamais vous ne me verrez soutenir un candidat à une élection alors que ce candidat a été trouvé coupable par la Cour suprême et le Conseil privé de corruption électorale… Les différences sont très claires entre moi et Paul Bérenger…», fait ressortir Navin Ramgoolam.

Commentant la question du hegding à Air Mauritius, le Premier ministre se dit surpris de constater qu’il y ait autant d’experts sur cette question à Maurice. «Il faut analyser les faits. Air Mauritius a à faire face à trois problèmes en même temps. Il y a les pertes sur le hedging, la baisse dans la vente des billets d’avion et les pertes subies à partir des fluctuations du taux de change… Air Mauritius, comme d’autres compagnies à travers le monde, a pratiqué le hedging. C’est un système de couverture pour répondre à d’éventuelles hausses de prix du pétrole. Grâce au hedging, Air Mauritius a déjà enregistré des profits… Le problème, c’est qu’ils ont pensé que les prix allaient continuer à grimper et qu’ils n’ont pas pris la clause de sortie. Mais ils étaient conseillés par des experts... Aujourd’hui, il s’agit de joindre les forces pour soutenir la compagnie», plaide le Premier ministre. Le même problème de hedging se pose pour la State Trading Corporation (STC). Il explique que le gouvernement adoptera une approche pragmatique dans ce cas aussi. «Mais s’il y a des gens qui ont fauté, il y aura des sanctions», prévient-il.

Le Premier ministre a profité de cette occasion pour traiter des questions régionales. On apprend ainsi que Maurice s’est proposée de jouer au médiateur dans le conflit qui oppose le président et le maire de Tana, à Madagascar. Dans le cas de Diégo Garcia, il espère pouvoir évoquer la question avec le président américain, Barack Obama, lors de la Breakfast Prayer Meeting qui se tiendra aux Etats-Unis du 4 au 6 février prochain. Pour Tromelin, il assure que sa discussion avec le président français, Nicolas Sarkhozy, a permis d’enregistrer des progrès dans ce dossier.

Navin Ramgoolam a réitéré son soutien au projet Maurice-Ile durable. Il a ainsi annoncé la tenue en 2011 d’une grande conférence sur ce thème.

Cette conférence de presse a été paradoxalement l’occasion pour Navin Ramgoolam de se livrer à quelques confidences sur son engagement politique. Nous vous proposons quelques extraits ci-dessous:


«La politique, c’est quelque chose de solitaire. J’ai très, très peu d’amis… Si Jésus a eu son Judas, pourquoi je n’aurais pas mon Judas, moi?»

«J’agis uniquement sur les faits»

«Je ne tolère pas les gaspillages. Il faut changer de mentalité»

«Il faut cesser de parler en termes de communautés, de castes et de religions… On est en train de jouer avec le feu. Il y aura toujours des insatisfaits, des ‘meteur choula’. Mais je peux vous assurer qu’il n’y a aucun groupe de pression, aucun lobby qui pourraient me pousser à faire quelque chose que je n’ai pas envie de faire»

«Je n’ai confiance en personne. Les gens qui sont autour de moi sont ceux que je craignent le plus et non mes ennemis et mes adversaires»

5ème extrait de la déclaration du Premier ministre

6ème extrait de la déclaration du Premier ministre

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7ème extrait de la déclaration du Premier ministre