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Navin Ramgoolam: «Ma responsabilité, c’est de tenir la barre droite»

12 mars 2009, 01:00

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Navin Ramgoolam: «Ma responsabilité, c’est de tenir la barre droite»

C’est un Premier ministre, qui se voulait déterminé, qui s’est adressé à la nation dans son message lors de la Fête nationale. L’unité de la nation, l’économie, la responsabilité du capitaine du navire… Ce sont quelques-uns des éléments clés du message de Navin Ramgoolam. A deux reprises, il se présente comme «le capitaine de ce navire» qui doit affronter un contexte économique mondial précaire. A deux reprises, il reprend la formule: «Je ne laisserai personne nous diviser.» A maintes reprises, il évoquera la nécessité d’œuvrer dans un esprit «d’unité». Il rappelle aussi que sa priorité, c’est l’économie. Une manière de laisser entendre qu’il a eu raison de ne pas participer à l’élection partielle au No. 8.

C’est l’image qu’a voulu transmettre le Premier ministre à l’occasion du 41e anniversaire de l’indépendance du pays et le 17e anniversaire de son accession au statut de République. Navin Ramgoolam veut créer l’impression d’un Premier ministre qui connaît ses objectifs, le principal étant la gestion de l’économie, et qui ne veut pas perdre son temps avec les «palabres». Des palabres qui servent évidemment à diviser la nation et à créer la confusion. D’où le rappel de son choix de ne pas présenter de candidat à la partielle qui vient d’avoir lieu au No. 8.

Son gouvernement et lui-même ont mieux à faire. Un gouvernement présenté comme «prévoyant et stable». Il fallait donc faire la démonstration que ce gouvernement parvient à manœuvrer honorablement malgré la crise financière mondiale. Le Premier ministre estime ainsi que Maurice s’en sort avec les honneurs. Une croissance de 2% selon le Fond monétaire international qui, quoique en-dessous des prévisions, reste une performance à saluer, selon lui. Et si Maurice s’en sort aussi bien, c’est parce que le gouvernement a su initier «des réformes qui portent aujourd’hui leurs fruits».

«Tout n’est pas rose», reconnaît, cependant, le Premier ministre. Mais, rajoute-t-il, «la crise ne sera pas éternelle». D’où la nécessité de continuer à travailler. De faire preuve de rigueur et de discipline. Et c’est là qu’il intervient pour mener le pays à bon port. C’est sa responsabilité, en tant que capitaine, «de tenir la barre droite. Quand la houle, se lève, c’est le devoir du capitaine de tenir la barre droite». Pourtant sa «tâche n’est pas facile», rappelle Navin Ramgoolam. Mais il y a de l’espoir avec, entre autres, les travaux à l’aéroport qui vont permettre au pays d’accueillir jusqu’à quatre millions de passagers ou le projet Tianli ou encore les travaux pour la construction de la route Terre Rouge-Verdun.

Pour réaliser ses objectifs, le capitaine a besoin de son équipage. «J’ai besoin du coup de main de tout le monde», insiste Navin Ramgoolam, toujours sur un ton incisif. Une nation divisée ne peut pas surmonter les obstacles.Le Premier ministre a des motifs de satisfaction. Même s’il ne le dit pas explicitement, le fait que l’opposition MMM n’a pas pu faire élire son candidat à la partielle au No. 8 démontre qu’après trois ans et huit mois, les Mauriciens gardent toujours espoir. «Plus le temps passe, plus les Mauriciens comprennent ma mission», assure-t-il. Relevons que le Premier ministre ne mentionne pas sa troupe gouvernementale en tant que tel. Il est dans une logique à encourager d’abord l’adhésion à sa personne. C’est lui la force motrice. C’est lui qui va défendre la nation mauricienne contre ceux qui veulent créer la division. En héros et en justicier, il veillera aussi à ce que «toutes les composantes de la société aient leur chance et leur part du gâteau national».

Car le plus important, c’est que «rien ne peut arrêter la marche d’un peuple fier et courageux».

C’est le message du Premier ministre à l’occasion de la Fête nationale. Le capitaine tient toujours la barre. Il n’a pas peur de naviguer dans les eaux troubles. Il protégera son navire contre les pirates qui voudraient créer la division au sein de son équipage. C’est l’image d’un Navin intrépide et résolu que Ramgoolam a tenté de faire passer auprès des Mauricien en ce 12 mars à la télévision publique nationale.

Nazim ESOOF