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Nicolas Sarkozy placé sur écoute, visé par une nouvelle enquête
8 mars 2014, 07:42
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Nicolas Sarkozy placé sur écoute, visé par une nouvelle enquête
L'avocat de l'ancien chef de l'Etat, qui a été placé sur écoute depuis près d'un an, dénonce pour sa part une affaire politique "montée de toutes pièces".
Cette affaire survient après la révélation que Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, l'a enregistré à son insu lors de réunions à l'Elysée et s'ajoute aux nombreux dossiers où le nom de l'ex-président ou celui d'anciens collaborateurs apparaissent.
La justice a placé Nicolas Sarkozy ainsi que les deux anciens ministres de l'Intérieur Brice Hortefeux et Claude Guéant sur écoute dans le cadre d'une enquête sur d'éventuels financements par la Libye de sa campagne présidentielle de 2007, selon Le Monde.
Ces interceptions auraient révélé que l'ex-président et son conseil étaient "très bien renseignés sur la procédure en cours" à la Cour de cassation sur le dossier Bettencourt.
Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché à faciliter la promotion d'un avocat général de la Cour de cassation, Gilbert Azibert à Monaco, en échange de renseignements, d'après Le Monde.
Le magistrat n'a pu être joint vendredi soir par Reuters.
"Il n'y a eu aucun trafic d'influence", dit Me Thierry Herzog vendredi dans un entretien au Monde. "Je constate qu'on a monté une affaire artificiellement."
AFFAIRE BETTENCOURT
L'avocat de Nicolas Sarkozy rappelle que le magistrat en question exerce ses fonctions au sein d'une chambre civile de la Cour de cassation et non de la chambre criminelle compétente dans l'affaire Bettencourt.
"S'il n'est pas directement lié à la procédure Bettencourt, puisqu'il s'occupe de dossiers civils", ce magistrat "a accès au service intranet de la haute juridiction", écrit toutefois Le Monde.
La direction des services judiciaires de la principauté de Monaco confirme que Gilbert Azibert a été candidat à un poste de magistrat à la Cour de révision, l'équivalent de la Cour de cassation française, mais qu'il n'a pas été retenu.
"La direction des services judiciaires souligne qu'aucune intervention extérieure n'est venue interférer dans cette procédure de recrutement", écrit-elle dans un communiqué.
La Cour de cassation doit se prononcer le 11 mars prochain sur des pourvois formés contre la procédure des juges dans le volet abus de faiblesse de l'affaire Bettencourt, dans lequel l'ancien président de la République a bénéficié d'un non-lieu.
Elle doit notamment se prononcer sur la saisie par la justice des agendas de Nicolas Sarkozy.
Le 26 février dernier, le nouveau parquet national financier a ouvert une information judiciaire contre X pour violation du secret de l'instruction et trafic d'influence en marge de l'affaire Bettencourt.
Des perquisitions ont été menées mardi chez Thierry Herzog et Gilbert Azibert dans cette affaire. À ce jour, personne n'a été placé en garde à vue ni mis en examen et l'instruction se poursuit, souligne une source judiciaire.
"C'EST MONSTRUEUX"
Thierry Herzog, qui dit avoir soupçonné le placement de son client sur écoutes, dénonce également une "violation monumentale des droits de la défense".
"Ce n'est même pas scandaleux, c'est monstrueux", dit-il. "Je démontrerai le moment venu qu'il s'agit d'une affaire politique."
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, a estimé devant la presse que si les éléments du Monde étaient avérés, "cela constituerait un scandale d'Etat, une affaire d'une exceptionnelle gravité qui serait le révélateur du comportement d'un clan pour Nicolas Sarkozy".
"Ces révélations, si elles s'avèrent justes, sont effrayantes sur la façon dont Nicolas Sarkozy se sert des institutions, les dévoie, peut organiser des systèmes de pression", a renchéri le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux.
La droite dénonce de son côté un acharnement.
"Je crois que l'indécence n'a plus aucune limite", a dit sur i>Télé Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint de l'UMP.
"A qui profite le crime ? Qui tente à chaque fois de salir Nicolas Sarkozy? La question mérite d'être posée".
"Qu'on puisse mettre sur écoute un ancien président me paraît être une déviance des services de l'Etat, de la justice", a estimé sur Public Sénat Patrick Balkany, maire UMP de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et proche de Nicolas Sarkozy.
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