Le ministre de la Pêche et leader du Mouvement rodriguais (MR) explique que s’il a préféré renoncer au ministère de Rodrigues, c’était pour respecter le vœu de l’électorat, même si c’était un « choix amer ».

Nicolas Von-Mally, cela fait longtemps qu’on ne vous avait pas entendu…

Comme à mon habitude, je respecte le verdict des urnes. Par conséquent, j’ai décidé de laisser au nouveau gouvernement 100 jours d’état de grâce. Passé ce délai, vous verrez que quand il faudra monter au créneau, je le ferai. Pour l’instant, je note seulement qu’il y a un profond malaise qui s’est installé et certains s’en mordent déjà les doigts par rapport à leur choix du 5 février dernier. D’un autre côté, certaines choses ne peuvent rester sous silence. Ce qui explique ma prise de position et cette conférence de presse.

Regrettez-vous d’avoir abandonné le portefeuille ministériel de Rodrigues ?

Oui, c’était un choix amer mais il m’a fallu respecter le voeu de l’électorat. Ils se sont clairement exprimés et en bon démocrate nous devons jouer le jeu. Mais un bémol subsiste car même si j’ai préféré quitter le portefeuille de Rodrigues, ce n’était pas mon intention. La nouvelle équipe l’a clairement dit : «nou pa pu travay ek sa bann dimoun la». J’ai fait ce qu’il y avait de mieux à faire dans l’intérêt du pays.

Etes-vous disposé à travailler avec elle ?

Oui. Entièrement. Je suis d’avis qu’il nous faut mettre la politique partisane derrière nous. Ce qui compte, c’est l’avancement du pays. J’ai beaucoup à apporter et je l’ai montré avec mon implication dans divers projets comme l’a mise en pratique de la fibre optique. Mais le hic c’est que ceux qui ont à prendre les décisions ne daignent pas lever le petit doigt. C’est simplement une question d’orgueil.

Que pensez-vous du discours programme gouvernemental ?

C’est un nouveau départ du gouvernement central visant à consolider nos acquis. Je note un gros effort d’intégration au sein de la République avec le concept d’état océan. Pour ce qui est de Rodrigues, encore une fois je salue la visée intégrationniste. La réaffirmation de la volonté gouvernementale de raccorder l’île à la fibre optique est des plus positifs. Je note avec regret l’absence d’un plan pour notre aéroport dans ce discours. Pour notre développement, c’est un chantier crucial.

Quid du 1er Mai du côté du MR ?

Nous irons à Ile-Michel, un de nos fiefs. Ce sera un rassemblement avec un volet familial mais nous nous exprimerons également sur des sujets d’actualité. Là-dessus je tiens à dénoncer la campagne infecte qui règne actuellement dans le sillage de cette fête. Comme pour les dernières élections, le MR se retrouve seul contre tous. Nous invitons le plus grand nombre à venir assister à notre rassemblement car il y aura beaucoup de révélations sur l’état actuel du pays.

Propos recueillis par Henry Noël

Henry Nol