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Nishad Narod : l''ingénieur informatique qui ne parvient pas à se faire embaucher
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Nishad Narod : l''ingénieur informatique qui ne parvient pas à se faire embaucher
Venu s’installer à Maurice pour des raisons familiales, Nishad Narod pensait que son parcours professionnel, dont un poste important à Singapour, constituait un atout pour une industrie de l’information, de la technologie et de la communication en pleine expansion et souffrant, de surcroît, d’une pénurie de compétences.
L’île Maurice est un pays de paradoxes. Dans la même semaine où le Human Resource Development Council (HRDC) organise un atelier de travail pour se pencher sur la pénurie de compétences dans l’industrie de l’information, de la technologie et de la communication, l’épouse d’un jeune loge une vive protestation au bas d’un article paru le 22 mai 2012 dans l’express.mu intitulé : « Le HRDC s’attaque au problème de pénurie de compétences qualifiées dans le secteur de l’ICT’.
Elle déclare que son époux est un ingénieur qualifié dans le domaine de la technologie de l’information, détient un Executive MBA et compte une dizaine d’années d’expérience vécue en partie aux Etats-Unis. « Nous sommes venus nous installer à Maurice vers le milieu de l’année dernière. Il n’est pas parvenu à se faire embaucher pour n’importe quel type de travail. La plupart des compagnies auprès desquelles il a fait parvenir une demande d’embauche n’ont pas jugé utile d’accuser réception de sa demande. Bizarrement, nous avons constaté que certaines positions sont occupées soit par des personnes n’ayant pas les qualifications requises soit par des expatriés. La vérité est que l’île Maurice a quelques difficultés à caser les fils du sol compétents dans des positions clés. »
Ces commentaires ont poussé lexpress.mu à essayer de comprendre comment dans une situation où Maurice est en train de consolider la position de son industrie des Tic, un Mauricien potentiellement employable et qualifié n’arrive pas à se faire intégrer dans cette industrie.
Pour Roshan Seetohul, président de l’Outsourcing & Telecommunications Association of Mauritius, c’est l’illustration parfaite de la disparité entre la formation académique des diplômés fraîchement sortis de l’université et les exigences de l’employeur. « C’est un phénomène qui affecte également des professionnels extrêmement qualifiés mais qui ne parviennent pas à se faire embaucher dans les délais qu’ils auraient souhaité. C’est une situation qui nécessite l’élaboration d’un véritable programme de remise à niveau dans les deux cas. C’est un souci qui mérite une attention particulière. »
Nishad Narod vit mal son expérience et on le comprend. « Si on n’avait pas d’enfant où si j’étais célibataire, je serais déjà retourné au Singapour. Je vous assure que d’une manière ou d’une autre, ma demande d’embauche y aurait eu la considération qu’elle mérite. Je comprends maintenant la raison pour laquelle un lauréat réfléchit à deux fois avant de retourner au pays. Il faut être en mesure de lui donner des raisons qui pourront justifier son retour dans son pays natal. »
Le parcours de Nishad Narod sur le marché de travail dans l’industrie de l’information, de la technologie et de la communication a été caractérisé par l’absence des facteurs suivants : cette politesse d’entreprise qui requiert au minimum un accusé de réception la diplomatie d’entreprise qui face à une absence d’opportunité laisse quand même une porte ouverte sous la forme d’une promesse de prise de contact au cas où une possibilité d’embauche se manifeste la présence de Mauriciens lors de l’entrevue de recrutement cette élégance qui se caractérise par l’envoi d’au moins d’une note visant à expliquer la raison pour laquelle une demande d’embauche n’a pas été retenue.
Et pourtant, Nishad Narod est une compétence reconnue dans l’industrie des Tic de Singapour où il détient un permis de résident permanent. Son parcours est impressionnant. Il entre à l’Université de Nanyang à un moment où Singapour favorise plutôt des études d’ingénierie dans le domaine de l’industrie ferroviaire et muscle le concours pour les études en électrique et électronique. Il franchit cet obstacle et entreprend ses études pour devenir ingénieur dans les domaines électrique et électronique avec spécialisation dans l’ingénierie informatique.
Avant de quitter l’Université, un emploi l’attendait déjà. Il fait son entrée chez Teradyne spécialisé dans le domaine de la vérification pour des semi-conducteurs électroniques. Il y reste de 2000/2008. Il sera à la tête d’une équipe d’ingénieurs et de techniciens pour des tests à Singapour et en Indonésie au profit de multinationales européennes.
On lui confie la direction d’une équipe d’ingénieurs issus des Etats-Unis et d’Asie pour le montage d’un projet au profit d’Irvine/San Diégo, Californie, un des plus gros clients de son employeur. Entre 2000 et 2004, il agit comme ingénieur spécialisé dans l’application de tests pour des projets de développement pour des clients en Europe, Asie et Etats-Unis parmi lesquels, Xemics, Semiconductors, Quicklogic, Motorola et Qualcomm.
Puis, il est embauché chez Qualcomm, entreprise américaine spécialisée en matière de technologie mobile et qui à l’origine de la technologie relative à l’Accès Multiple à Répartition en Code (AMRC ou CDMA). Contrairement au GSM, l’AMRC favorise le multiplexage de code. Pour palier à une carence au niveau du savoir-faire dans le domaine de l’administration, Nishad Narod entreprend à la Southern Illinois University, Carbondale, Etats-Unis des études sanctionnées par un Executive MBA. Il traite, entre autres, des finances et la gestion des opérations dans une économie globale.
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