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Nita Deerpalsing, Directrice de communication du parti travailliste

10 avril 2010, 15:33

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La directrice de communication du Parti travailliste (PTr) se dit impressionnée par la synergie entre les agents rouges et ceux du MSM. Qu’importe l’identité des candidats au n° 18, la machinerie rouge se chargera de les faire élire, assure-t-elle.

 

Le PTr s’est-il réconcilié avec le fait qu’il a dû céder 18 de ses tickets au MSM ?

Je ne crois pas qu’il y ait eu la nécessité de se réconcilier avec quoi que ce soit. Les leaders se sont rencontrés et ils ont pris une décision, point à la ligne.

Le PTr et le MSM ont été pendant longtemps des adversaires cela représente-t-il des difficultés sur le terrain ?

Il y a plusieurs niveaux de collaboration entre les partis et l’un d’eux est le joint national campaign committee, qui a aussi des souscomités. J’ai été très impressionnée par le fait qu’il y a eu une synergie extraordinaire entre les agents des différents partis. C’est différent en ce qui concerne les partisans car c’est différent de circonscription en circonscription puisque beaucoup
dépend de la présence des candidats.

Mais, en général, dans la tête des gens, cette alliance n’étonne pas. La partielle au n° 8 a déjà conditionné les partisans et ils s’attendaient quelque part à cela.

J’imagine que le fait que les candidats n’ont pas encore été désignés et qu’on ne sait pas s’ils seront «rouges» ou «orange», complique un peu la situation...

C’est un peu normal. Cela ne pose pas de problème organisationnel parce que le PTr a une machinerie extraordinaire. Le PTr est organisé par ses Constituency Labour Party (CLP) et les CLP ont une base profonde et extrêmement solide. Donc, il peut très bien y avoir des divergences et des mécontents au niveau des candidats etc., mais rien ne peut ébranler cette force de frappe de la base du PTr. Cette base-là sait que peu importe le choix du candidat, il faut qu’elle travaille pour son parti.

Et cette machinerie va aussi régler les problèmes que le parti connaît actuellement avec l’affaire Sithanen ?

Rama, Xavier et moi-même,nous nous sommes vus mercredi soir et nous avons discuté de l’aspect organisationnel de la campagne. A ce stade, nous sommes en attente de l’officialisation des candidats au n° 18.

Je reviens à la base du PTr. Le CLP de Quatre-Bornes est une base travailliste dans une circonscription foncièrement travailliste. Donc, qu’importe les candidats, la base se mettra au travail. Ni moi ni Rama ne sommes éternels le PTr a été créé en 1936 et durera sans nous et après nous. Je n’ai aucun doute que quoi qu’il arrive, le parti et son alliance vont vers une victoire écrasante sans appel au n° 18.

Vous avez été très proche de Rama Sithanen et puis vous avez eu vos tiraillements. Votre opinion sur ce qui est en train de lui arriver...

Je suis toujours proche de Rama Sithanen et «tiraillements» n’est pas le bon mot. C’étaient plutôt des différences d’idées. Mais, à aucun moment, cette différence d’idées n’a impacté sur le terrain. Nous avons toujours eu des relations cordiales.

Et cela ne vous dérange pas que le MSM vienne imposer ses exigences au PM pour que Sithanen n’obtienne pas un ticket ?

Je ne suis pas au courant de la teneur des négociations que les leaders ont eues.

Mais, vous savez que le MSM ne veut pas de Sithanen ?

Non, je n’en sais rien. Mon job, c’est de travailler pour le parti et de faire en sorte que nous ayons une équipe soudée au n° 18. Ce qui importe, c’est l’esprit d’équipe et la victoire de l’alliance. Les gens sont satisfaits du travail accompli par le PTr.

Venons-en. Quel est le thème de votre campagne ? Votre programme de 2005 tient-il toujours ?

Bien sûr, sauf que cette fois-çi, nous avons un nouveau partenaire qui a rejoint la vision du PTr, c’està- dire de construire une société que nous appelons «une île Maurice pour tous». C’est dans la mise en application de ce vaste programme qu’il y a de nouvelles idées, mais le programme lui-même est le même.

Il est basé sur la démocratisation de l’économie, qui était notre thème de campagne de 2005 et qui n’a pas encore été complétée.

Un nouveau partenaire que vous aviez combattu quand vous êtes venus de l’avant avec votre nouveau projet de société !

Le fait qu’ils nous ont rejoints est la preuve qu’ils nous donnent raison ! Maintenant, le plus important est de continuer ce que nous avons commencé. Nous avons voté des lois phares tels le Competition Commission et l’Equal Opportunities Bill.

«Equal Opportunities Bill» qui n’a pas encore été proclamé, il faut le préciser...

Il a été voté et c’est une grande étape. Il y a aussi plusieurs réformes qu’il faut continuer dans les secteurs de l’éducation, la santé ou encore dans les infrastructures. Les mots clés sont l’unité, l’égalité, la modernité.

Parlons de modernité. Malgré tous les grands discours et certaines réalisations, la nomination des petits copains sur la base ethnique se pratique toujours !

C’est pour cela qu’il nous faut un gouvernement fort…

…mais, nous avions un gouvernement fort !

Une majorité confortable mais pas une majorité de trois quarts pour faire des réformes en profondeur avec des amendements constitutionnels !

On n’a pas besoin d’un amendement constitutionnel pour arrêter de nommer des gens sur la base de leur communauté !

Je suis bien d’accord, mais il est tout à fait normal qu’un parti politique nomme des personnes dans son giron à des postes de compétences. Nous vivons dans une société pluriculturelle, il faut que tout le monde soit représenté !

Mais qu’une nomination soit basée là-dessus ?

Je ne pense pas que les nominations sont basées essentiellement là-dessus, mais je ne vais pas pratiquer la langue de bois et dire que ces choses-là n’arrivent pas. Je dois dire qu’il y a des gens qui ont failli à leurs tâches. Il y a trop de gens à Maurice, dans tous les partis politiques, qui croient qu’une nomination est une récompense. Ce n’est pas une récompense mais une responsabilité de servir le pays, et il nous faut changer notre mentalité.

Et le rôle des organisations socioculturelles ?

Un de mes plus grands souhaits est que nous arrivions à une société séculière. A chacun son rôle et ce n’est pas normal que ces associations viennent mettre leur nez dans la politique.

Beaucoup de politiciens pensent qu’ils ont besoin de ces associations pour se faire élire !

Ils sont en train de se leurrer. Il faut qu’ils réalisent que les jeunes ne pensent plus comme cela les temps ont changé. C’est la responsabilité des politiciens de pousser vers un pays plus moderne.

Y a-t-il assez de politiciens qui pensent ainsi ?

Je n’ai aucun doute que mon leader est comme cela.

Pourtant, il assiste aux activités de la «Voice of Hin du»!

Ce n’est pas un problème ! Cela ne veux rien dire.

Vous aussi vous y allez !

J’y vais quand je suis invitée, cela ne veut pas dire que j’accepte ce qu’ils disent. Je sépare les deux. Soyons réalistes - un politicien reçoit toutes sortes d’invitations et parfois il faut y aller. Mais cela ne veut pas dire que je partage les mêmes idées qu’eux.


 

propos recueillis par Deepa BHOOKHUN