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Nos politiques n’ont pas tort
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Nos politiques n’ont pas tort
Oui. Dans les faits, ils les veulent. Ces réformes. Ils veulent que le système change. Ils souhaitent d’une autre République. Mais, ils ont peur. De qui ? De quoi ? De nous. De nos idées arrêtées. Des stéréotypes que nous ne cessons de véhiculer. Deuxième République ? Changement de régime constitutionnel ? Réforme de l’Etat ? Une autre vision de la société, une autre manière de vivre. Bérenger, Jugnauth, Ramgoolam, ce ne sont pas des surhommes.
Ils ont peur, tout aussi puissants qu’ils sont. Peur de ne pas être en phase avec la société dans laquelle ils vivent. La grande crainte d’être en avance avec son temps ou d’être un peu en retard. Ils ont leurs travers. On raconte beaucoup de choses à leurs sujets. Conversations de salon. Conversation de tavernes. On saurait apparemment tout de leur vie privée. C’est vrai qu’ils n’ont de pouvoir que ce que les urnes leur confèrent. Ils ont été assez honnêtes de respecter cela jusqu’ici. Par lâcheté ou par conviction, c’est un autre débat. Lorsqu’ils discutent entre eux, nous sommes les premiers à les juger. Les formules sont connues : qui va se précipiter dans les bras de l’autre pour avoir le meilleur «deal» ? Mais, nous sommes-nous posé la question pourquoi ils agissent de la sorte ? Ils ont peur des hindous, des catholiques, des musulmans, des blancs.
On dit des Mauriciens qu’ils sont dégoûtés de la politique. Pourtant, à chaque élection, ils y vont en masse. Ce sont les meilleurs nihilistes qui agissent en démocrates. C’est un paradoxe, mais c’est ainsi que les choses se passent. Là n’est pas notre propos. On n’est que ce qu’on est dans la représentation qu’on a de soi-même. Si le peuple ne sait pas qu’il est libéral ou socialiste, comment veut-on que sa classe politique sache quelle politique mener ?
Bérenger, Jugnauth, Ramgoolam, ce ne sont en fin de compte que des fantasmes. Une envie de croire en quelque chose. L’instrumentalisation est dans les deux sens. Bérenger, Jugnauth et Ramgoolam voudraient bien changer les choses. La mère patrie souffre de ce qu’elle est incomprise. Elle veut de ses enfants qu’ils mettent de côté l’orgueil et la vanité. Avec forces grimaces, nous sommes là. Surtout à pontifier. Nos hommes politiques ont peur de nous. Ils ont parfois vraiment envie de faire des choses nouvelles, mais ils se demandent si nous sommes prêts à accepter ces choses-là.
Nous jugeons tellement que nous avons cessé de regarder comment nous vivons. Lorsque la nuit tombe et que nous sommes en face de nous-mêmes, à qui rendons-nous des comptes sinon à nous-mêmes ? Ce sont des vérités qu’ils ne se disent pas et que nous ne nous dirons pas non plus.
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