La place Tahrir, au Caire, était toujours occupée par plusieurs milliers de personnes ce mardi matin, selon l''''AFP, alors qu’une nouvelle journée de manifestations est prévue pour réclamer le départ du président égyptien Hosni Moubarak.

Les manifestants s''inquiètent toutefois  de possibles représailles des forces de sécurité égyptienne. «S''il n''y aura pas de représailles de la part des forces de l''ordre, alors pourquoi n''y a-t-il pas la fin de l''état d''urgence? Ils promettent des choses mais il n''y a rien de concret», s''alarmait Ehad al-Hinaway, un pharmacien âgé de 46 ans originaire de Zagazig, au nord-est du Caire.

Parmi les revendications de l''opposition égyptienne figurent une nouvelle constitution pour la tenue d''élections libres, une limite du mandat présidentiel, la dissolution du parlement, la libération des prisonniers politiques et la fin de l''état d''urgence.
Les Frères musulmans, principale formation de l''opposition égyptienne, menacent, eux, de  reconsidérer leur participation aux consultations engagées par le gouvernement si leurs demandes, comme le départ de Hosni Moubarak, restent lettre morte.

Le gouvernement  égyptien tente, de son côté, de garder la main, en faisant certaines concessions. Ainsi, le président Moubarak a promis lundi une hausse de 15 % des salaires des fonctionnaires et des retraites. La hausse entrera en vigueur à partir du 1er avril. Dans le même souci d''apaisement, M. Moubarak a demandé la formation d''une commission d''enquête sur les violences de mercredi  ( 2 février) place Tahrir, où des affrontements meurtriers ont opposé partisans et détracteurs du régime.

Le gouvernement se préoccupe du citoyen égyptien et veut améliorer son niveau de vie, a, pour sa part, déclaré le premier ministre Ahmad Chafic, à l''issue d''une première réunion de l''ensemble du conseil des ministres depuis le remaniement pour faire face à la crise qui secoue le pays depuis deux semaines.

Néanmoins, cette annonce n''a pas apaisé la colère des protestataires. De nouvelles manifestations sont prévues ce mardi dans les grandes villes, et la place Tahrir, devenue un symbole de la contestation au Caire, restait occupée par des milliers de manifestants lundi soir et ce mardi matin.

Sources : Reuters,  & AFP