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Nouvelles manifestations au Brésil malgré des concessions

27 juin 2013, 06:14

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Nouvelles manifestations au Brésil malgré des concessions

 

Plusieurs dizaines de milliers de Brésiliens ont à nouveau manifesté mercredi pour réclamer des mesures contre la corruption et de meilleurs services publics, malgré les concessions du Congrès, la veille, concernant certaines de leurs revendications.
 
Les manifestations de mercredi ont été toutefois d'une moindre ampleur que celles de la semaine dernière; le 20 juin, un million de Brésiliens étaient descendus dans les rues de différentes villes.
 
La police déployée en nombre avait fermé le centre de Brasilia à la circulation mercredi avant les défilés. Des manifestants ont lancé des ballons de football par-dessus les cordons policiers, en direction du Congrès (parlement), pour protester contre les milliards de reais injectés dans la construction de stades pour le Mondial 2014, que le pays organise.
 
A Belo Horizonte, troisième ville du pays qui accueillait la demi-finale de la coupe des Confédérations entre le Brésil et l'Uruguay, 40.000 personnes, selon les chiffres des autorités, ont manifesté pour l'amélioration des systèmes éducatifs et sanitaires. Cibles de jets de pierres, les forces de l'ordre ont riposté à coups de grenades lacrymogènes.
 
Sur une banderole déployée du haut d'un pont, on lisait: "Fifa go home!". Or, le président de la Fifa, Sepp Blatter, assistait le même jour à la rencontre Brésil-Uruguay de demi-finale de la Coupe des confédérations, qui s'est soldée par la victoire 2-1 des Brésiliens.
 
A Recife, dans le nord-est du Brésil, 2.000 personnes ont défilé dans le calme pour dénoncer la corruption.
 
Près de deux semaines après le début de cette vague de contestation sans précédent depuis 20 ans, le Congrès a rejeté un projet d'amendement à la Constitution visant à limiter les pouvoirs des juges d'instruction. Aux yeux des manifestants, il s'agissait d'un moyen de mettre les responsables politiques soupçonnés de corruption à l'abri des poursuites.
 
Un projet de loi qui propose d'allouer une part des revenus pétroliers à l'éducation et à la santé a par ailleurs été adopté à l'Assemblée. Le Sénat devait quant à lui se prononcer dans la journée sur un durcissement des peines dans les affaires de corruption.
 
LE PROJET DE RÉFÉRENDUM MALMENÉ
 
"Nos représentants écoutent désormais le peuple. Nous sommes en train de créer une nouvelle conscience politique", s'est félicitée Amanda Caetano, porte-parole d'un groupe baptisé "Trop c'est trop".
 
Soucieuse de désamorcer le mouvement, la présidente Dilma Rousseff a quant à elle proposé lundi la tenue d'un référendum sur des réformes politiques en profondeur et a promis de réduire les taxes sur le carburant des transports publics pour en faire baisser les tarifs. Leur augmentation est à l'origine de la contestation.
 
Elle a toutefois renoncé mardi soir au projet de référendum, après les réserves émises par des élus et des juristes qui lui contestaient le droit d'amender la constitution sans en passer par le Congrès.
 
Le Parti des travailleurs, auquel elle appartient, et les autres composantes de la coalition gouvernementale réfléchissent désormais à la tenue d'une consultation avant la fin de l'année qui serait précédée d'une débat parlementaire.
 
Tout en promettant de réprimer la minorité violente qui s'est livrée à des pillages et au saccage de certains bâtiments administratifs, Dilma Rousseff a salué l'esprit démocratique de la plupart des manifestants.
 
Elle a promis 50 milliards de reais (17 milliards d'euros) d'investissements supplémentaires pour répondre aux doléances de la population dans le domaine des transports publics et propose de faire venir des médecins de l'étranger afin d'étoffer les effectifs de la profession.
 
Le ralentissement de l'économie brésilienne laisse cependant assez peu de marge de manoeuvre budgétaire à Dilma Rousseff et il est peu probable que les manifestants constatent rapidement des améliorations dans leur vie quotidienne.