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Nécrologie : Norbert Benoît, l’exigence de l’Histoire
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Nécrologie : Norbert Benoît, l’exigence de l’Histoire
Une fascination pour la vérité. C’est l’exigence qui caractérisait Norbert Benoît. Homme de lettres et historien, il nous a quittés le lundi 29 novembre, ses funerailles ont eu lieu le lendemain.
Né en 1939, il aurait célébré ses 71 ans le 30 décembre prochain. «Toujours pousser plus loin, ne jamais être dans la facilité, c’était quelqu’un qui pensait que tout n’avait pas encore été dit dans la version officielle de l’Histoire. C’est quelqu’un qui allait toujours vers les documents originaux» C’est en ces termes que son fils Stéphane parle de lui.
Un souci de l’authentique qui marque autant ses prises de positions que ses publications successives. On se souvient de ses convictions fortes au sujet du crâne tatoué que l’Institut de Maurice voulait restituer à la Nouvelle-Zélande. On connaissait sa fascination pour le prince malgache Ratsitatane. Norbert Benoît a aussi contribué par ses travaux de recherches au dossier d’inscription du Morne sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
La plus récente de ses publications, sortie en début d’année, s’intitule La statue de Bertrand-François Mahé de Labourdonnais. C’était la façon de Norbert Benoît de nous faire regarder avec des yeux neufs, ce «chef d’oeuvre » du statuaire. Passionné de littérature en français et en anglais, autant que de l’Histoire, il a aussi publié une série d’ouvrages sur des sujets divers. Parmi ceux-ci : La vie ou les aventures de Jean Baptiste Tabardin dans ses voyages, sorti en 1993, Le théâtre de Port-Louis de ses origines à 1922, paru en 1994 et Contes de l’île Maurice, en 1998.
Avant d’en arriver là, Norbert Benoît fait ses études secondaires au collège Bhujoharry. Un temps commis, il part ensuite pour La Réunion où il enseigne l’anglais pendant un an au séminaire de Cilaos. De retour au pays, le voilà enseignant de français et de latin au Saint Mary’s College à Rose-Hill. De cette époque, l’un de ses anciens élèves de 1974, Christian Ferrière, retient que «c’était un homme très droit. Il ne faisait pas que nous enseigner la littérature, il nous montrait comment devenir des hommes».
Norbert Benoît met ensuite le cap pour Madagascar où il est inscrit à la faculté de lettres. Licencié en lettres modernes, il devient alors tutor à l’Ecole normale de La Réunion tout en passant une maîtrise en linguistique à l’université de La Réunion. Son sujet de mémoire porte sur l’influence des parlers indiens dans le créole mauricien. Titulaire d’un DEA, il poursuit ses études et obtient un doctorat de l’Institut national des Langues et Civilisations africaines de Paris.
Par la suite, Norbert Benoît sera le proviseur de trois institutions dont le Saint-Nicholas Grammar School. Pour avoir siégé au sein du même comité à l’Alliance française, Shakuntala Boolell, chargée de cours à l’université de Maurice, lui rend hommage en ces termes : «C’est un grand amoureux de la littérature que l’on perd, pourtant il était d’une simplicité exemplaire.»
Nous présentons nos condoléances à notre collègue Stéphane et à toute la famille endeuillée.
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