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Négligence médicale alléguée : Babynaz Issamdar, 21 ans, meurt après son accouchement

21 octobre 2012, 00:00

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Négligence médicale alléguée : Babynaz Issamdar, 21 ans, meurt après son accouchement

Babynaz Issamdar est décédée le jeudi 18 octobre, quelques jours après avoir accouché d’un bébé mort-né à l’hôpital de Candos. Pour ses proches, c’est une négligence qui serait la cause de ce double décès.

Colère, révolte, tristesse, incompréhension… Les mots, plus sombres les uns que les autres, ne manquent pas pour décrire l’état d’esprit des familles Issamdar et Samcooaree, complètement abattues et scandalisées par la disparition aussi soudaine que tragique de Babynaz et du bébé que son époux Alsaad, 24 ans, et elle attendaient tant et qui devait se prénommer Zubeir.

Pourtant, il y a quelques jours, les proches de la jeune femme étaient tout à leur bonheur d’accueillir bientôt un nouveau venu dans la famille. La naissance du bébé était prévue pour le 8 janvier prochain, mais déjà, ils préparaient avec joie cet heureux événement.

Fin septembre, le rêve a commencé à virer au cauchemar. Le 26 septembre, Babynaz est admise une première fois à l’hôpital de Candos. « Elle n’arrêtait pas de vomir ce jour-là. Elle n’arrivait plus à manger. Elle est rentrée à la maison trois jours plus tard mais elle n’arrêtait pas de rejeter. »

Ce jour-là, Zeid Issamdar, le père de Babynaz, décide d’emmener celle-ci consulter un gynécologue du privé.
Le médecin en question leur assurera que l’enfant se porte bien. Toutefois, durant le week-end, l’état de santé de la jeune femme se détériore. Son époux Alsaad l’emmène alors chez un généraliste, le lundi 1er octobre. Le médecin leur aurait alors fait comprendre que les médicaments du gynécologue étaient appropriés.

Deux jours plus tard, lorsque Lailee, la mère de la jeune femme, touche le ventre de sa fille, elle pressent qu’il y a quelque chose d’anormal.

Dans la soirée, Alsaad et Zeid conduisent Babynaz à une clinique du privé. Sur place, celle-ci est examinée par un gynécologue qui leur fait comprendre que la jeune femme souffre d’une inflammation à l’estomac car elle a trop vomi.
Le lendemain, vers 13 heures, elle constate, en allant aux toilettes, qu’elle saigne. Peu après, elle sera admise d’urgence au Labour Ward de l’hôpital de Candos. « Un gynécologue l’a examinée et nous a dit que son état de santé était inquiétant.

Mais il devait nous annoncer une nouvelle bien plus grave, que le cœur de notre bébé avait cessé de battre. Il nous a aussi dit qu’il allait devoir provoquer l’accouchement et prescrire des comprimés à Babynaz », raconte Alsaad.
En apprenant cette triste nouvelle, ses proches et lui sont sous le choc.

À 19 heures, lorsque les proches de la jeune femme quittent l’hôpital, celle-ci n’a toujours pas accouché. La mauvaise nouvelle tombe 30 minutes plus tard. La jeune femme a accouché de son bébé mort-né. Les funérailles du nourrisson ont lieu dans la soirée même au cimetière d’Henrietta.

Alsaad, qui attendait impatiemment la venue de son premier enfant, a l’impression que son monde s’écroule.
Après l’accouchement, l’état de santé de la jeune femme ne s’est pas amélioré, à en croire son père. Et un médecin a dit que ma femme avait une hernie aux poumons, qu’elle vomissait car ses tripes étaient collées et qu’il fallait l’opérer au plus vite.

Mais avant l’opération, Babynaz devait absolument reprendre des forces. Pour ce faire, le médecin demande au personnel médical de la mettre sous double perfusion et sous respiration artificielle, en ce vendredi 12 octobre. Selon Zeid, sa fille devait se faire opérer le jeudi 18 octobre si elle arrêtait de vomir d’ici là. Mais la veille de l’intervention chirurgicale, Babynaz téléphone à son père pour lui demander de la ramener à la maison contre avis médical car elle n’arrivait plus à dormir. «

Mon épouse a dû rester à ses côtés à l’hôpital jusqu’à 22 heures ce jour-là avant de rentrer à la maison.
Le personnel médical avait fait une injection à Babynaz pour lui permettre de dormir », confie Zeid.

Le lendemain matin, le médecin de la jeune femme, raconte le père, affirme « qu’il allait l’opérer un peu plus tard à cause de ses tripes qui étaient collées ». « Elle tremblait et transpirait beaucoup. Le médecin qui est venu l’examiner l’a mise sous respiration artificielle.

Un autre médecin l’a vue vers 19h30 et nous a dit qu’elle manquait de sel que son état de santé était préoccupant et qu’il fallait faire d’autres examens. Nous sommes tous rentrés à la maison vers 20 heures lorsque son état s’est un peu amélioré.

Elle s’était endormie », relate Zeid, complètement abattu et révolté.
Peu après, ses proches et lui reçoivent un appel urgent de l’hôpital leur demandant de revenir sur le champ à Candos. Lorsqu’ils arrivent sur place, Babynaz est en train d’être conduite à l’unité des soins intensifs sur une civière. « Un médecin nous a dit que son état s’était détérioré et qu’il fallait l’opérer dans moins de deux heures, qu’au cas contraire elle allait mourir. La raison officielle, c’est qu’elle avait une hernie près de son coeur ce qui aurait fait décaler cet organe de sa place habituelle.

Un autre médecin nous a dit que le cœur de ma fille avait cessé de battre qu’on a dû lui faire subir un électrochoc à dix reprises pour permettre à son coeur de battre de nouveau », souligne Zeid.
Babynaz est entrée sans la salle d’opération à 22 heures. Une heure plus tard, c’est le coup de massue. Le médecin apprend à la famille que le coeur de la jeune femme a flanché sur la table d’opération. Anéanti par le chagrin, Zeid consignera une déposition au poste de l’hôpital de Candos peu après pour décrier ce qu’il appelle une négligence médicale.

Interrogé, le Dr Domun, le Regional Health Director de l’hôpital de Candos, explique qu’une enquête préliminaire a déjà été initiée. « Dès qu’il y a une maternal death, nous ouvrons une enquête. C’est le protocole. J’ai déjà soumis mon rapport préliminaire sur cette affaire au ministère de la Santé, le vendredi 19 octobre.

Celui-ci va commencer une enquête ce mardi 23 octobre. Suite à cela, nous allons voir s’il y a eu négligence ou pas. S’il y a eu négligence, des sanctions seront prises immédiatement. Par ailleurs, je sais que la jeune femme qui vient de décéder était suivie par un gynécologue, un physicien et un chirurgien », explique le Dr Domun.

Laura Samoisy - Jean Marie Gangaram