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Obama signe la loi sur la dette et met fin au "shutdown"

17 octobre 2013, 09:52

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Obama signe la loi sur la dette et met fin au "shutdown"

 

Barack Obama a signé tôt jeudi matin la loi votée un peu plus tôt par le Sénat et la Chambre des représentants qui permet de relever provisoirement le plafond de la dette, évitant ainsi le risque de défaut de paiement des Etats-Unis, et de rétablir le financement des services fédéraux, a annoncé la Maison blanche.
 
Le président américain n'avait pas attendu l'adoption définitive par le Congrès de ce compromis de dernière minute pour promettre la fin immédiate du "shutdown", la fermeture partielle des administrations entamée le 1er octobre.
 
"Le gouvernement va reprendre ses activités immédiatement après la signature de la loi", avait dit Barack Obama lors d'une brève déclaration à la presse à la Maison blanche, après le vote du Sénat.
 
La directrice du Bureau du budget, Sylvia Mathews Burwell, a précisé par la suite dans un communiqué que les employés fédéraux devaient se préparer à être de retour au bureau jeudi matin.
 
Le texte de compromis élaboré par Harry Reid et Mitch McConnell, les chefs de files respectifs des démocrates et des républicains au Sénat, a été adopté à une large majorité par les deux chambres du Congrès.
 
Le Sénat, dominé par les démocrates, a été le premier à se prononcer en faveur de ce compromis destiné à sortir les Etats-Unis de l'impasse budgétaire avant la date butoir du 17 octobre, au-delà de laquelle la première puissance économique mondiale risquait de ne plus pouvoir honorer ses engagements financiers.
 
Les sénateurs, qui ont voté par 81 voix contre 18 en faveur du texte de loi, ont été imités un peu plus tard par les élus de la Chambre des représentants, à majorité républicaine.
 
Malgré un baroud d'honneur de 144 républicains, qui se sont opposés à l'accord, le texte a été voté par 285 élus, 68 de plus que la majorité requise.
 
SOLUTION TEMPORAIRE
 
La loi adoptée mercredi ne représente qu'une solution très temporaire et ne résout en rien les questions du contrôle des dépenses fédérales et du déficit budgétaire qui divisent profondément républicains et démocrates.
 
Elle permet le financement des services fédéraux jusqu'au 15 janvier et autorise le Trésor à emprunter jusqu'au 7 février, en lui laissant une marge de manoeuvre supplémentaire si le Congrès ne parvient pas à un accord définitif au début de l'an prochain.
 
Le compromis a ignoré la principale demande des républicains qui, sous l'influence du 'Tea Party', favorable à une forte réduction de la fiscalité et des dépenses publiques, voulaient remettre en cause l'ensemble de la réforme du système de santé, dite "Obamacare".
 
Même s'il prévoit de nouvelles procédures de vérification des revenus des personnes qui bénéficient de cette réforme et, par ailleurs, la création d'une commission chargée d'étudier les moyens de réduire le déficit budgétaire, l'accord a donc un goût de capitulation pour le "Grand Old Party".
 
Seule consolation pour les républicains, dont l'attitude jusqu'au-boutiste a été très critiquée par l'opinion publique: il s'agit d'un accord de court terme qui leur donnera dans les mois qui viennent de nouvelles occasions d'en découdre avec les démocrates.
 
Barack Obama a de son côté souligné que son administration n'avait désormais plus de temps à perdre pour s'attaquer aux grands dossiers de la fin d'année, comme l'adoption des lois sur l'immigration et l'agriculture et la finalisation du budget.
 
"ÉPISODE HONTEUX"
 
"Nous avons beaucoup de travail devant nous, y compris pour regagner la confiance des Américains que nous avons perdue ces dernières semaines", a-t-il dit en émettant le souhait que la prochaine fois qu'un accord sera conclu, "ça ne sera pas à la vingt-cinquième heure".
 
Pour la majorité des observateurs, le fait que l'Obamacare sorte presque intact des négociations est un succès pour Barack Obama, qui avait promis de ne faire aucune concession politique en échange d'un relèvement du plafond de la dette.
 
A l'inverse, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, sort affaibli de cet épisode, en raison de ses difficultés manifestes à fédérer les différentes tendances des républicains.
 
Des difficultés encore illustrées mercredi par le vote négatif des 144 représentants républicains, alors même que John Boehner avait assuré que son parti ne s'opposerait pas à son adoption.
 
Le président de la Chambre des représentants a malgré cela été ovationné par les siens à l'issue d'une réunion des élus républicains parce que, selon les termes de John Fleming, un parlementaire proche du Tea Party, il "est resté à nos côtés".
 
"C'est l'un des épisodes les plus honteux que j'ai vécu au cours de mes années passées au Sénat", a en revanche regretté l'élu républicain John McCain, candidat malheureux contre Barack Obama lors de la présidentielle de 2008 et partisan depuis le début d'un compromis avec le camp démocrate.
 
Avant le vote du Congrès, la Bourse de New York a fini en hausse de plus de 1% et l'indice de volatilité du CBOE, baromètre très suivi de la nervosité des investisseurs, a quant à lui chuté de 20,4%, sa plus forte baisse sur une séance depuis le début de l'année.