Une île surgie des flots à quelques centaines de mètres des côtes de l’Ouest ? Un mirage accessible à des candidats Robinson ? Hier, il était permis de rêver devant ce monticule posé sur les flots…

C’était le sujet de débat numéro un hier dans l’Ouest. Une masse sombre qui dérive à quelques centaines de mètres de la côte, en baie de Saint-Paul puis à proximité du cap La Houssaye. Il n’en faut pas plus pour que la gendarmerie, la préfecture et les affaires maritimes soient alertées. Pas plus pour attiser la curiosité des clients des différents camion-bar, bondés en ce début d’après-midi. Pas plus pour enflammer les auditeurs des émissions de libre antenne, qui, avec leur sens de la mesure habituel, n’hésitent pas à évoquer le monstre du Loch Ness.

Un observateur qui nous a envoyé ses clichés témoigne : “Quand on voit ça de loin, on se demande vraiment ce que c’est. Mais j’ai pris mon zoom maximal et je me suis vite rendu compte que ce n’était qu’un tas de branches”. Un autre riverain plaisante dans le même temps : “C’est le bateau de Jean Le Cam qui a dérivé”.

En février 2005, un phénomène presque similaire avait déclenché une excitation comparable. Alors que des pêcheurs avaient dans un premier temps craint une nappe d’hydrocarbures, la gendarmerie avait survolé la zone et identifié un “banc” de salades de mer, long de plus de quatre kilomètres. Des pluies diluviennes avaient fait recracher ces végétaux à la ravine Saint-Gilles, les courants les menant jusqu’à la côte est Hier dans l’ouest, il ne s’agissait en réalité que du bouchon végétal qui obstrue régulièrement l’étang de Saint-Paul. L’étang avait été ouvert dans la matinée à la demande des riverains du quartier, inondés et incommodés par des odeurs nauséabondes. Ils avaient protesté et demandé la “vidange”. Quelques tonnes de branchages et de roseaux agglutinés, partis en croisière sur les côtes de l’Ouest et une bien belle agitation, autant sur le front de mer que sur le nouveau débarcadère ou sur l’habituel repaire des badauds, la route du cap La Houssaye. Vivement le retour des baleines.

(Source : Le journal de l’île de la Réunion)

Le journal de lle de la Runion