Les recherches d’Asian Security sur l’opération militaire indienne avortée à Maurice, comportent d’autres rélévations. Harish Boodhoo, alors vice-premier ministre, avait rencontré le Général Vernon Walters qui craignait également de voir Paul Bérenger au pouvoir.

Les Indiens n’étaient pas les seuls à surveiller le bouillant leader du mouvement militant mauricien (MMM) Paul Bérenger des années 1980. Les Américains également, pour une toute autre raison, avaient l’œil sur le leader mauve. Les auteurs de l’étude sur l’opération militaire indienne avortée à Maurice en 1983, notamment David Brewster et Ranjit Rai, affirment que les Américains «craignaient particulièrement un gouvernement mené par Bérenger».

Cela pour deux raisons. Il pourrait autoriser l’accès à la marine soviétique à Port-Louis et mener des actions agressives en justice pour recouvrer la souveraineté mauricienne sur les Chagos, où les Américains ont installé la base militaire de Diego Garcia.

Dans le même souffle, l’étude évoque l’intérêt que le Général Vernon Walters, décédé en 2002 à l’âge de 87 ans, portait à Maurice et les liens personnels qu’il avait cultivés avec Harish Boodoo. Asian Security affirme que ce dernier a rencontré le représentant de la CIA en deux occasions, une fois à Maurice et une autre fois à Washington.

David Brewster et Ranjit Rai soulignent que sous Anerood Jugnauth, Maurice avait adopté une ligne pro-occidentale.

Harish Boodoo n’a pas souhaité réagir à ces affirmations. Selon les archives, en tant que vice-premier ministre de l’époque, ce dernier avait en effet rencontré Vernon Walters, qui était alors en poste comme ambassadeur des Etats-Unis aux Nations-Unies.