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Pakistan : Le Premier ministre officiellement inculpé

13 février 2012, 00:00

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Pakistan : Le Premier ministre officiellement inculpé

La Cour suprême du Pakistan a officiellement inculpé lundi le Premier ministre Yusuf Raza Gilani pour outrage à la justice en raison de son refus de relancer d''''anciennes enquêtes pour corruption présumée contre le chef de l''Etat, le président Asif Ali Zardari.

Le chef du gouvernement, qui risque jusqu''à six mois d''emprisonnement si les faits qui lui sont reprochés sont avérés, a plaidé non coupable. Déjà fragilisé par son impopularité et les tensions avec l''armée, le Premier ministre pourrait devoir démissionner après cette inculpation.

"Vous, Yusuf Raza Gilani, avez volontairement désobéi aux décisions de cette cour", a déclaré le juge Nasir-ul-Mulk, l''un des sept magistrats chargés d''entendre l''affaire. "De fait, vous avez commis un outrage à la justice et vous allez être jugé", a-t-il ajouté.L''audience de mise en état a duré moins d''une demi-heure et Gilani a quitté le tribunal adressant des signes confiants de la main ( PHOTO). La procédure judiciaire doit débuter le 16 février avec la présentation des éléments de preuve.

Plusieurs milliers d''affaires de corruption avaient été abandonnées en 2007 lors d''une amnistie signée par l''ancien président Pervez Musharraf. Cet acte de clémence avait profité en premier lieu à Zardari qui était la cible privilégiée de la Cour suprême qui avait ordonné en 2009, en dépit de la loi d''amnistie, de rouvrir les cas concernant l''actuel chef de l''Etat accusé de blanchiment d''argent grâce à des comptes bancaires en Suisse.

Gilani avait refusé de demander à la Confédération helvétique de rouvrir ces affaires, faisant valoir que le président bénéficiait par ses fonctions d''une immunité constitutionnelle.

Le chef du gouvernement a fait appel de l''inculpation d''outrage à la justice mais celui-ci a été rejeté, ouvrant la procédure d''inculpation menée lundi.

"Les actes du Premier ministre empestent la volonté de protéger le président au détriment de notre système démocratique", affirme un éditorial de l''Express Tribune.

"Même si l''immunité du président est confirmée, elle ne sera plus applicable une fois qu''il ne sera plus en fonction et il n''y aura plus de problème légal ou constitutionnel pour empêcher la Cour suprême d''avancer sur cette question", ajoute le journal.


Source : Reuters