Le cabinet d’avocats Clifford Chance confirme la déception de son camp après la décision de la Haute Cour de Londres de juger irrecevable les informations de Wikileaks. «Nous sommes très déçus», a déclaré Sam Brown, l’un des avocats des Chagossiens.

Les Chagossiens comptaient beaucoup sur la teneur des câbles diplomatiques pour démontrer que les réelles intentions de Londres, en décrétant les eaux de l’archipel des Chagos Marine Protected Area, étaient davantage une astuce pour empêcher le retour des exilés sur leur terre, qu’une volonté de défendre la cause écologique.

Sauf que d’entrée du procès, jeudi 18 avril, à la Haute Cour de Londres, les juges ont fait savoir que les informations révélées par Wikileaks ne sont plus recevables.

Un premier jugement de la justice britannique en juillet 2012, avait portant statué que celles-ci étaient recevables. «Nous sommes très déçus que la cour ait décidé non seulement de renverser le verdict qu’il a prononcésur la validité de la politique de NCND (ni confirmation ni démenti) du Foreign Officequand celui-ci est questionnésur la justesse des notes diplomatiques, mais aussi d’exclure ses câbles comme des preuves,» a déclaré à la presse Sam Brown.

Les câbles diplomatiques révélés par Wikileaks constituaient un argument de taille pour les exilés des Chagos. Ce document révèle que Collin Roberts, qui était le commissaire du British Indian Ocean Territory (BIOT), en 2009, avait affirmé aux Américains que le but de Londres, en imposant une zone marine protégée dans les eaux chagossiennes, visait à éviter qu’il y ait des «empreintes humaines» ou «Man Fridays» sur l’archipel.

Les audiences autour de ce procès prennent fin ce jeudi 25 avril. Un des avocats des Chagossiens nous a déclaré que la cause n’est pas perdue, car la poursuite a présenté d’autres arguments pour prouver que ces derniers sont dans leur bon droit.

Les Chagossiens mènent une bataille sur plusieurs fronts pour retrouver leur terre de laquelle ils ont été expulsés dans les années 1960 et 1970, en raison de l’accord anglo-américain qui a abouti à la création de la base militaire de Diego Garcia.