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Parsooram Ramasawmy (syndicaliste) : « Satisfait d’une réforme sucrière sans perte d’emploi »

2 avril 2012, 00:00

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Parsooram Ramasawmy (syndicaliste) : « Satisfait d’une réforme sucrière sans perte d’emploi »

 Le coordonnateur syndical dans le cadre de la réforme de l’industrie sucrière a participé à la signature du protocole d’accord avec le ministère de l’Agro-industrie. Cela a créé les conditions permettant la mise en route de la restructuration des six institutions de soutien à l’industrie sucrière.

Comment se fait-il que vous ayez agi en tant que coordonnateur des syndicats des institutions de service de l’industrie sucrière alors que vous êtes à la retraite depuis 2007 ?

C’est tout simplement parce qu’au tout début, j’ai été directement impliqué dans le plan d’action lancé par les syndicats de ce secteur pour situer les modalités selon lesquelles nous allions défendre les intérêts de nos membres dans le cadre de la mise à exécution des dispositions de la Multi Annual Adaptation Strategy, (MAAS), le plan de réforme de l’industrie sucrière. J’ai poursuivi mon engagement jusqu’au résultat final.

Quel a été le fruit d’un tel engagement ?

Il a été mis en lumière le mardi 27 mars 2012 lorsque Satish Faugoo, ministre de l’Agro-industrie, et moi-même avons apposé nos signatures respectives au bas d’un protocole d’accord pour la rentrée en vigueur définitive du plan de restructuration des six institutions qui, chacun, assure un service spécifique à l’industrie sucrière.

A vous entendre parler, devrait-on estimer que ce projet constitue le meilleur moment de votre vie de syndicaliste ?

Je suis tenté de penser ainsi. A moins que je ne me trompe, jamais un plan de restructuration dans le secteur public n’a pu être réalisé en évitant une perte d’emploi. C’est notre plus grande satisfaction. Aucun des 908 employés concernés par ce programme de restructuration ne perdra son emploi. Bien au contraire, il sera accordé à chacun d’eux trois options : un départ volontaire à la retraite, une demande pour être réorienté vers le secteur public et enfin une demande pour faire partie du personnel de la Mauritius Cane Industry Authority qui résulte de la fusion du Control Board, de la Farmers’Service Corporation, de la Mauritius Sugar Authority, du Mauritius Sugar Industry Research Institute, de la Mauritius Sugar Terminal Corporation et de la Sugar Planters Mechanical Pool Corporation. C’est également la toute première fois que les compensations sont calculées non pas sur le nombre total d’années de service mais par tranche de douze années de service.

A-t-il été difficile pour vous de trouver un consensus intersyndical ?

Il n’est pas automatique de trouver un consensus parmi 21 organisations syndicales. Mais nous y sommes parvenus. C’est également une raison de satisfaction. Nous avons appris à gérer nos différences, à exprimer librement nos opinions. Les divergences se vivaient à l’intérieur de ce front syndical. Dès qu’on quitte nos réunions, nous parlions d’une même voix. Je n’ai jamais été témoin d’une telle volonté à bâtir l’unité syndicale. L’absence de leaders syndicaux nationaux et de fortes personnalités a facilité nos échanges.

Comment avez-vous fait pour être gagnant sur toute la ligne ?

Nous avons tiré les leçons des cas de restructurations réalisées dans le passé. Nous avons mis toutes les chances de notre côté. Nous avons utilisé l’arme indispensable des négociations qu’est le lobbying. Nous avons sollicité la contribution de la Mauritius Trade Union Congress pour établir des contacts avec Bruxelles. Les conseils reçus ont été d’une grande aide. Ils ont été efficaces. Nous en avons fait bon usage. Nous n’avons pas notre travail au petit bonheur. Nous avons été convaincants lors des négociations. Nous sommes satisfaits que toutes les demandes que nous avons faites aient été positivement prises en compte. Nous avons même obtenu l’institution d’un comité de vigilance permanent. Son rôle est de prendre en considération tous les problèmes que le plan de mise à exécution fera monter en surface et qui auront échappé à notre vigilance.

Propos recueillis par Lindsay Prosper