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Pas de victoire

14 juin 2011, 00:00

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C’était attendu. Les élections partielles de dimanche ont enregistré un fort taux d’abstention. Plus de la moitié des électeurs ont choisi de bouder ce scrutin. Il y aussi les 379 électeurs qui se sont déplacés pour déposer des bulletins nuls. Il y a lieu de se demander pourquoi.

D’abord, il y a lieu de penser que le mot d’ordre de l’OPR a eu un certain effet. Ensuite, une partie de l’électorat du MR est également restée à la maison. Le désarroi au sein de ce parti est toujours palpable après la cassure survenue au début du mois de janvier.

Il y a aussi le fait que la date du 12 juin, jour de la Pentecôte, a largement contribué à alimenter l’exaspération chez certains électeurs. Au point d’éclipser les arguments politiques prônant le devoir civique.

Il faut également y voir le message qu’une partie de l’électorat a voulu transmettre au Premier ministre pour la façon dont il traite les Rodriguais.

Après toutes les protestations et les souhaits exprimés de part et d’autres,Navin Ramgoolam n’a pas pris la peine de dire un mot pour justifi er le choix de cette date. Il a préféré laisser le soin à son ministre de la Pêche et de Rodrigues de venir banaliser publiquement la fête de la Pentecôte.

Et Nicolas Von-Mally a eu la maladresse de mettre les pieds dans le plat. Les résultats sont là. Le gouvernement régional a obtenu deux sièges supplémentaires.

Cela avec seulement 839 voix sur 4 326 inscrits. Ce qui fait un peu plus que 19 % du collège électoral. Ce n’est certes pas une victoire éclatante.

La Minorité au sein de l’Assemblée régionale obtient également deux nouveaux sièges. Le FPR peut se vanter d’avoir grignoté l’électorat du MR en peu de temps. C’est inédit qu’un parti dissident fasse autant de tort à ses anciens compagnons de route. Mais 990 voix sur 4186, cela fait un peu plus que23 % de l’électorat. Ce n’est pas non plus ce qu’on peut qualifi er de belle victoire.

Et maintenant. Cette présente Assemblée a jusqu’à décembre pour fonctionner. En six mois, beaucoup de choses peuvent se passer.

Six mois, c’est long et c’est court à la fois. Malgré tout le mépris que l’OPR peut avoir pour cette présente Assemblée qu’il juge illégitime, elle reste quand même la plus importante institution du pays. Le parti n’aura pas dans l’immédiat de plateforme officielle pour s’exprimer. Il pourra toujours faire parlerla rue.

L’expérience récente montre cependant que cela n’a pas beaucoup d’effet sur Navin Ramgoolam. Il faut se rappeler que l’OPR n’a pas eu ce qu’il voulait. Les membres avaient démissionné pour provoquer les élections anticipées.

Ils ne devraient pas non plus pavoiser en prenant le fort taux d’abstention comme une victoire.

Benoit JOLICOEUR