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Peinture : Thierry Montocchio, palette d’émotions
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Peinture : Thierry Montocchio, palette d’émotions
Sa matière première : les émotions. Etats d’âmes, esprit en état d’ébullition pour une véritable plongée dans l’univers de la sensation. C’est là le voyage pictural auquel nous convie Thierry Montocchio, dès demain, (jeudi 11 mars) à la galerie Imaaya.
Son médium est de l’huile étalée au couteau. Un tour de main tantôt lisse pour coucher sur la toile Sérénité. Un instant Assis sur la plage, la Première lumière ou encore le Départ à l’aube pour une sortie en mer du côté de Trou d’Eau Douce, là où il a grandi. Mais ce n’est là que l’une des facettes de Thierry Montocchio.
A l’autre pôle de ses émotions, le rouge flamboie pour fleurir en décembre dans les branches du flamboyant, cet arbre Béni des dieux. Celui-ci fait que quand il ouvre ses rouges vers le ciel, «on ne voit que lui». Le rouge pour lui, c’est aussi le feu de Force intérieure. La fl amme et le calme sont balancés dans la Recherche d’équilibre. C’est aussi un périple entre Trou d’Eau Douce, l’Afrique (Montocchio a vécu cinq ans en Afrique du Sud et s’est baladé au Zimbabwe, au Malawi et au Sénégal) et l’Inde.
Le travail de l’huile au couteau, dans la vie de Thierry Montocchio, c’est avant tout l’histoire d’une rencontre fortuite, d’un de ces hasards qui font bien les choses. Cela se passe en 2007, se souvient Thierry Montocchio, à la sortie d’une messe. Quelqu’un lui tape sur l’épaule et lui dit, «I know you from New York». C’est de l’étonnement, pour celui qui n’est jamais allé à New York. La méprise ouvre la conversation. «Cela ne faisait pas 40 minutes qu’on se connaissait que cet inconnu, Marc-Antoine Goulard, peintre et sculpteur, me proposait de passer dix jours dans son atelier à Paris, pendant que lui serait à New York».
Fort des conseils de Marc-Antoine Goulard, qui le guide sur le matériel à acheter, Thierry Montocchio, qui bataille en même temps contre un cancer, se lance. Au couteau face à la couleur. Certes, la peinture a toujours fait partie de sa vie. Ce sera l’occasion de donner à cette activité une nouvelle ampleur. Depuis, le samedi, c’est sacro-saint chez Montocchio. Depuis trois ans qu’il peint régulièrement, c’est «impossible de []le] déranger», dans son atelier, où il crie, saute, jubile et peint en écoutant du Francis Cabrel, du Dire Straits, du séga ou du Yannick Noah entre autres.
Aline Groëme-Harmon
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