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Philippe Lam: «Il faut essayer de limiter la casse»
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Philippe Lam: «Il faut essayer de limiter la casse»
Quelles devraient être les priorités du ministre des Finances lors de la présentation de son prochain budget?
Simplement, il faut essayer de limiter la casse. Beaucoup d’entreprises ont des problèmes. Comment aider ces entreprises? Ça, c’est une autre paire de manche. Il y a une baisse de la demande pour nos produits et services. Il s’agit de voir comment aider la trésorerie de ces entreprises. Dans le même souffle, les emplois sont menacés. Le plan de formation, destiné à ceux qui perdent leurs emplois, est une bonne chose. Mais, que se passe-t-il si la crise perdure? C’est ma grande crainte. Les économies américaines et japonaises sont en pleine récession. Et il y a un risque que cela dure.
 Que faire dans un tel contexte?
On peut prendre des mesures pour amortir les effets de la crise. Mais, on peut le faire sur le court terme. Pour une période de six mois, par exemple. Or, qu’est-ce qui se passe l’année prochaine? La solution n’est pas entre nos mains. Si la crise perdure, on aura un taux de chômage à deux chiffres. Je crains aussi une détérioration du climat social. Car pas mal de Mauriciens sont endettés.
Justement, sur le plan social, qu’est-ce qui peut être fait?
Le social est très important. La stabilité en dépend. Il faut savoir que, même lorsqu’il y aura une reprise, on risque d’avoir une crise sociale car la reprise sera lente et ses effets positifs mettront du temps avant de se faire sentir. Dans un tel contexte, on peut difficilement parler de croissance. Si la récession perdure, Maurice entrera également en récession.
N’y a-t-il aucun signe d’une sortie de crise?
Il y a surtout des chiffres qui indiquent une contraction de l’économie. Le seul bon signe, c’est qu’il n’y a pas de dépression de l’économie mondiale. L’économie mondiale ne va pas contracter par 10% sur trois ans. Ce qui démontre que nous ne connaissons pas une dépression de l’économie mondiale. Par exemple, lorsqu’il y avait la grande dépression mondiale, les Etats-Unis enregistraient une contraction de 25% de leur économie sur trois ans. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Mais, on aura toujours un taux élevé du chômage qui sera, néanmoins, moindre qu’en période de dépression mondiale.
Donc, il n’y a pas grand-chose qu’on puisse faire…
Effectivement, le ministre des Finances ne pourra pas faire grand-chose. C’est la raison pour laquelle tous les partenaires doivent faire des efforts.
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