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Pierre-Richard Dahoo : la science dans le sang et la passion dans les veines

27 février 2011, 00:00

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Pierre-Richard Dahoo : la science dans le sang et la passion dans les veines

L’éducation, c’est son cheval de bataille. Elle lui a dessiné sa carrière. Pierre-Richard Dahoo est vice-président du partenariat industriel et maître de conférences à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Il était récemment de passage au pays natal dans le cadre de l’inauguration de Sup C’G, une antenne de l’institution française la semaine dernière.

Pierre-Richard Dahoo est un grand passionné. De la formation. Qui l’a guidé tout au long de sa vie. Il s’en souvient comme si c’était hier. Né à Port-Louis, et basé à Versailles, il a retrouvé son île natale, le temps du lancement de Sup C’G, une branche de l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, destinée aux études commerciales et d’informatique à Ebène. L’événement s’est tenu la semaine dernière.

Issu d’une famille de quatre enfants, tous des garçons, il vit dans la capitale jusqu’en 1968 puis la famille emménage à Beau-Bassin après l’accession du pays à l’indépendance.

Son père, Rogers Dahoo était charpentier de marine alors que sa maman, Lisette, était maîtresse d’école puis femme au foyer. Enfant, Pierre-Richard Dahoo rêvait d’être enseignant. «J’ai toujours aimé apprendre», martèle-t-il. Déjà dans les années 70, Pierre-Richard Dahoo dévorait les sciences et les mathématiques au collège Royal de Curepipe. Ce qui lui vaut, en 1978, de décrocher une bourse. Un passeport pour les études supérieures en science en France. «Il y avait une chose que je savais : je voulais étudier davantage toujours aller plus loin. Et puis, il y avait aussi la curiosité d’étudier en Europe», confie-t-il.

Mais avant de partir, il «fait un court séjour comme enseignant au Collège du St-Esprit après le HSC». Puis, c’est le départ pour l’Université de Pierre et Marie Curie, Paris VI. Il fait une licence en physique, puis en physique théorique. Après la licence, Pierre-Richard Dahoo poursuit trois années d’études sur la spectroscopie, ce qui lui permettait de comprendre comment les modules absorbent de la lumière. Il obtient ainsi une autre bourse d’études et effectue un doctorat où il se spécialise dans les sciences physiques. Entre-temps, Pierre-Richard Dahoo met un pied dans le monde du travail. Il commence par de petits boulots pendant les vacances. «J’étais vendeur dans les boutiques de vêtements. C’était dans la banlieue parisienne», se souvient-il.

Après la complétion de sa thèse, il devient maître de conférences à l’Université de Pierre et Marie Curie. Il enseigne et fait des recherches avancées sur les molécules de l’atmosphère. «J’avais une chance terrible. Le Mauricien parle plusieurs langues et il est à l’aise à l’étranger. C’est pour cela que je voulais avancer, continuer et partager», indique Pierre-Richard Dahoo.

Dans les années 80, Versailles est doté d’un centre scientifique, attaché à l’Université de Pierre et Marie Curie. Quelques années s’écoulent et un décret ministériel donne vie à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Une source de motivation supplémentaire pour Pierre-Richard Dahoo, qui y voit de nouvelles perspectives. «C’était une nouvelle aventure !» lance-t-il. Aventure qu’il débute comme maître de conférences et responsable des licences physique. Il passe ensuite à la direction de ce département et chargé de mission.

Arrive ensuite, un nouveau défi : l’écologie dans le monde des études. «Il y avait un pôle de compétitivité qui se développait c’est-à-dire le système électrique et écologique pour l’automobile. Nous voulions être partie prenante», affirme Pierre-Richard Dahoo.

En 2008, un partenariat industriel est créé et Pierre-Richard Dahoo est nommé vice président de cette instance, rattaché à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. «Nous faisons de la recherche sur le véhicule écologique et essayons de connecter des concessionnaires comme Renault, Peugeot entre autres et les équipementiers à travers la fondation Moveotec. Nous voulons créer un centre de recherche pour la filière automobile avec développement écologique», ajoute-t-il.

Aujourd’hui, Pierre-Richard Dahoo vit passionnément cette aventure dans la recherche. Il se retrouve à Versailles mais aussi dans plusieurs coins du monde au nom de la science. «Je voulais apprendre, mais aussi partager. Partager mes connaissances avec les autres», confie-t-il. Distillant conjointement son savoir pour les conférences à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, il met aussi ses connaissances au service du développement durable.

Enseignant et chercheur, il préside aussi des travaux lors de ses passages dans les établissements étrangers, notamment à Harvard et Edmonton. A Maurice, il vient contribuer à la démocratisation de l’accès au savoir avec la mise en route de Sup C’G. «Nous aimerions concrétiser de manière plus large notre partenariat avec l’Ile Maurice en étendant à d’autres domaines les formations, comme par exemple en mécatronique ou le développement durable sous ses différentes aspects. Nous pourrions aussi envisager des projets d’expérimentation sur l’éco-développement», confie-t-il.

Sa prochaine mission : aller au Japon et en Corée, des pays phares dans la conception des automobiles. Objectif : développer des partenariats industriels, et pourquoi pas un Master et des axes de collaboration entre Versailles et l’Asie ? Le savoir ne connait pas limites géographiques.