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Plus de 400 commerces jettent l’éponge en deux mois

16 mars 2014, 21:07

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Plus de 400 commerces jettent l’éponge en deux mois

Faut-il d’ores et déjà tirer la sonnette d’alarme ? De janvier à ce jour, environ 425 commerces ont mis la clé sous le paillasson dans les quatre villes. Un chiffre «préoccupant», selon d’anciens maires. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ce phénomène: les marchands ambulants, la contraction de la demande ou encore des difficultés financières…

 

À Quatre-Bornes, le maire Danen Beemadoo indique qu’en deux mois, 82 commerces ont fermé. Et, pour toute l’année 2013, ils étaient 300 magasins à avoir mis la clé sous le paillasson.

 

Port-Louis non plus n’est pas épargnée par ce phénomène. 82 commerces ont fermé leurs portes. Parmi ceux-ci, des enseignes situées  au Kinoo Square ainsi que Le Voyageur. Six magasins de cette marque de vêtements ont dû mettre la clé sous le paillasson, minés par la concurrence exercée par les marchands ambulants. Il ne reste qu’un unique showroom à Triolet.

 

Tous les types de commerces concernés

 

De même, à Beau-Bassin-Rose-Hill, les fermetures de magasins sont plus nombreuses cette année, soit 124 depuis janvier. «Cela concerne tous les types de commerces: boutiques, magasins de prêt-à-porter ou encore salons de coiffure», fait ressortir le maire, Rasheed Daureeawoo.

 

Et une centaine de magasins ont baissé le rideau à Vacoas durant la même période. Pour Curepipe, si nous ne disposons pas des chiffres officiels, Raj Appadu, président du Front commun des commerçants de Maurice (FCCM), indique qu’une trentaine de magasins ont déjà fermé, dont une dizaine aux alentours des Arcades Salaffa. «Je peux aussi affirmer qu’au moins 15 autres magasins à Curepipe prévoient de ne plus opérer dans pas longtemps», dit-il.

 

Selon un ancien maire, plusieurs petits commerces ferment leurs portes sans que l’État n’en soit informé. C’est notamment le cas des petits ateliers de bicyclettes ou des petits business familiaux. «Il faut aussi savoir que même si des commerces ferment, d’autres continuent à ouvrir leurs portes», souligne-t-il.

 

Un plus grand choix

 

Interrogé, Clensy Appavou, expert-comptable et consultant auprès de nombreuses petites et moyennes entreprises, souligne que plusieurs explications sont possibles face à ce phénomène. «Il y a d’abord une contraction dans la demande», soutient-il. Il explique encore que la classe moyenne bénéficie d’une grande diversité au niveau des achats. «Les gens de la classe moyenne voyagent beaucoup et n’hésitent pas à effectuer leurs achats dans des pays comme Dubayy ou Singapour, même deux fois l’an.»

 

L’expert-comptable poursuit que lorsque la demande se contracte, les petits commerces sont les premiers à en souffrir. «Il est très difficile pour eux d’avoir accès aux financements des banques. Pour pouvoir en bénéficier, ils doivent donner d’énormes garanties», dit-il.Sans compter que la compétitionféroce n’arrangepas les choses.

 

Ce n’est pas tant la crise économique que «la concurrence déloyale des marchands ambulants» qui menace les commerces, martèle Raj Appadu. Le président du FCCM dénonce le fait que l’État ne «veut pas» résoudre ce problème et ne soutient pas les commerçants.

 

«Le prix de la location des bâtiments varie et est de plus en plus cher. Pourquoi ne pas légiférer et proposer un prix abordable aux commerçants? L’État ne nous donne pas d’incentive», déplore-t-il.Il ajoute que le gouvernementaurait mieux faitd’encourager le commercelégal au lieu de contribuerà leur fermeture.