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PME : Des chaussettes pour diabétiques faites localement
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PME : Des chaussettes pour diabétiques faites localement
Rekkha Cowaloossur produit des chaussettes pour diabétiques, un nouveau créneau. Malgré les difficultés, elle s’accroche.
RS 525. C’est ce que coûterait en moyenne une paire de diabetic socks importées en pharmacie. Un prix relativement élevé, selon certains, qui permettrait aujourd’hui aux fabricants locaux d’entrer dans la course. À l’instar de Rekkha Cowaloossur, une des rares fabricantes de chaussettes locales, qui a opté pour ce nouveau créneau à travers ArvaniLtd, une Petite et moyenne entreprise (PME). «Les chaussettes médicales procurent du confort aux diabétiques et aux personnes qui ont des pieds sensibles.Car elles sont dotées d’une ouverture plus flexible et n’ont aucune couture à la base», explique la femme entrepreneur.
Autre raison qui aurait poussé Rekkha Cowaloossur à se diversifier ? La libéralisation du marché des chaussettes et des sous-vêtements en général. Selon elle, cette situation tue peu à peu les quelques fabricants locaux – deux ou trois – qui se partageaient en toute aise le marché mauricien. «Les chaussettes, tout le monde en porte. Un marché de1,2 million d’habitants suffisait largement pour faire tourner nos deux à trois usines de confection à plein régime.»
Or, avec les grosses importations de chaussettes d’Asie, il est devenu encore plus difficile pour les fabricants locaux de faire face à la compétition, avec les prix défiant toute concurrence que proposent des marchands aux quatre coins des rues. À Port-Louis, le lot de trois chaussettes pour enfants est, par exemple, à Rs 50, alors que celui pour adultes est à Rs 100.
Résultat : une baisse de la production de chaussettes de certains fabricants locaux, comme Rekkha Cowaloossur. «En deux ans, nous sommes passés d’une production de 25 000 paires de chaussettes par mois à s eulement 10 000 paires. Ce quinous a conduits à réduire notre effectif qui est passé de 18 employésà 0», lance-t-elle.
Du coup, la production d’Arvani Ltd s’est effritée à plus de 50 %. Lancée en 1998, la PME a pourtant connu un parcours prometteur. «J’ai investi massivement dans des machines qui dorment avec des commandes restreintes», déplore la femme d’affaires. Il y a quatre ou cinq ans, poursuit-elle, les carnets de commandes étaient bien remplis.
« Rapport qualité-prix »
Mais Rekkha Cowaloossur est convaincue qu’elle n’est pas la seule fabricante à rencontrer de telles difficultés dans ce contexte économique. Pour elle, les discours visant à encourager l’entrepreneuriat sont vains. Qui plus est, le budget à venir se résumera encore, dit-elle, à des mesures incitatives qui ne serviront qu’à leurrer les entrepreneurs. «Même les gros tenders du gouvernement ne sont plus bénéfiques aux petites entreprises. Nous n’avons droit qu’à des miettes.»
Pourtant, il est hors de question d’abandonner, précise-t-elle. «Nos prix sont trèscompétitifs, si l’on mesure le rapportqualité-prix. Ils sont de Rs 20à Rs 75 la paire – le prix de gros.» Pour faire face aux grosses pointures mondiales, la businesswoman s’est lancée dans le raffinement de ses produits. Arvani Ltd pénètre un créneau plus haut de gamme avec sa nouvelle marque Stylex : des chaussettes en coton-Lycra, une matière qui est, selon elle, en grande demande.
«Je suis une battante. Face à la crise, j’abats mes meilleures cartes : l’innovation et la diversification des marchés», conclut-elle.Sa dernière tentative a étéde pénétrer le marché malgache.Arvani Ltd n’est pasà sa première conquête, carl’entreprise a déjà exporté descommandes vers le Kenya etla France.
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