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Port-Louis: la pollution des cours et rivières fait rage
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Port-Louis: la pollution des cours et rivières fait rage
Avec les inondations du 30 mars dernier à Port-Louis, l’on croyait la population sensibilisée au fait de ne pas jeter ses déchets n’importe où. Que nenni ! Après les récentes averses, une visite dans les cours d’eau et les embouchures de la capitale nous montre une scène d’horreur. Où l’on a du mal à distinguer… le plastique du poisson.
Les citoyens vivant en bordure de rivière sont nombreux à redouter une nouvelle montée des eaux. D’ailleurs, une lettre a été envoyée aux autorités le lundi 24 mars. Photo à l’appui, un habitant de la région souligne le fait que le Ruisseau du Pouce se trouve dans le même état que lors des inondations du 30 mars dernier. «Depuis ces inondations, aucun nettoyage n’a été effectué», déplore cet habitant qui ajoute que les lieux sont aussi le repaire des moustiques.
En se promenant près du ruisseau du Pouce, le long de la rivière Saint-Louis, de la Grande-Rivière-Nord-Ouest ou même de la rivière Lataniers, on relève un nombre impressionnant de déchets flottant à quelques mètres des embouchures. Carcasses d’animaux, sacs et logements en plastique glissent lentement jusqu’à se loger entre les coques des bateaux.
Même scène sur la plage de Sable-Noir. Des débris qui ne choquent plus les promeneurs tant ils y sont habitués. Les autorités responsables sont conscientes qu’une solution doit vite être trouvée pour arrêter le massacre de l’écosystème marin dans la région de Port-Louis. Si elles ne l’ont pas encore, elles savent au moins d’où proviennent ces déchets. La police de l’Environnement est catégorique : de toutes les régions de Port-Louis.
Ces déchets s’accumulent dans les rivières et y demeurent pendant plusieurs mois, sans qu’on ne les voie. Lors de grosses averses, tout descend vers le lagon et le courant les porte sur plusieurs kilomètres et ils s’échouent finalement sur les plages bordant la capitale. La grande majorité de ces déchets reposent au fond du lagon.
«Impossible d’arrêter ce déversement massif», affirme un officier de la police de l’Environnement. Pour tout stopper, il faudrait un système de surveillance permanent sur les berges. Or, aucune autorité n’est prête à monter ce type d’opération.

Des déchets restés accrochés au-dessus du canal Dayot depuis les inondations du 30 mars.
( photos : Ejilen Ramasawmy)

Des bouteilles en plastique flottant à la surface du canal du Caudan.

Derrière le Cine City (ex-Majestic), des ordures ornent les colonnes, tels des
dépôts de gerbes au bas de statues.
Pour réagir sur le sujet: le département vidéo de La Sentinelle vous invite à la projection d’un documentaire, intitulé «Port-Louis sous les eaux». Le documentaire sera projeté à la salle du conseil de la mairie de Port-Louis, à 14 heures, vendredi 28 mars.
La projection sera suivie d’un débat autour du thème «Les mêmes causes pourront-ils provoquer les mêmes effets ?». Parmi les invités à ce débat sont, entre autres, Doreen Chuckowry, Lord-maire de Port-Louis, Iqbal Bughun scientifique, Gina Bonne, chargée de mission à la Commission de l’océan Indien, et Karuna Rana, co-fondatrice de SIDS Youth AIMS Hub, une ONG spécialisée dans la préservation de l’environnement et le développement durable.
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