On a cru à un accord entre les marchands ambulants de Port-Louis et les autorités. Mais les choses se passeraient autrement…

Les marchands ambulants ont, à priori, accepté de déplacer leur étals sur le côté gauche de la rue Desforges. Mais vers midi ce 5 décembre, trois véhicules de la police ont débarqué à cette rue et les officiers ont menacé les marchands ambulants d’une nouvelle expulsion musclée. Finalement, au bout d’une brève négociation, les policiers sont partis en menaçant les marchands de revenir le lendemain.

L’inaction de la police est surtout due au fait que le président du Street Vendors Association, Aydar Rayman, se trouvait à ce moment aux Casernes centrales afin de trouver une solution à ce problème. Tous les espoirs de cette cinquantaine de marchands ambulants reposent sur les épaules d’Aydar Rayman. Cependant ce dernier, contacté au téléphone en fin d’après-midi de ce 5 décembre, a concédé que «rien de positif» n’est sorti de ces négociations.

«Ce problème dure depuis plusieurs années, à la suite d’une doléance de la Market Traders Association. Le cas est toujours en Cour. On nous reproche de ne pas nous tenir à plus de 500 mètres du marché, comme le stipule la loi», explique Aydar Rayman. «Mais le problème actuel, c’est qu’il y a un malentendu au niveau de la police», ajoute-t-il.

Car selon le représentant des marchands ambulants, cette plainte logée ne concernerait que les marchands se trouvant un peu plus haut à la Rue Desforges, et qui vendent essentiellement de la nourriture. «Ces marchands sont la à partir de 17h tous les jours, et ils sont d’accord pour occuper uniquement le côté gauche de la rue», poursuit-il.

«Mais ici, il s’agit des petits marchands qui vendent des «fancy goods». Cette consigne de déloger les marchands ne s’appliquent pas à eux. Le timing est mauvais pour prendre une décision pareille. On est en décembre, ces gens tentent simplement de gagner leur vie honnêtement. La plupart d’entre eux sont endettés», affirme Aydar Rayman.

La municipalité de Port-Louis serait au courant de la situation mais ne voudrait pas s’ingérer dans les activités des marchands ambulants. Du moins pas pour l’instant. La Market Traders Association, pour sa part, ne voit pas la situation du même œil et a passé à l’action.

Selon Aydar Rayman, la municipalité de Port-Louis a déjà élaboré un plan structuré pour reloger et encadrer les marchands ambulants de la capitale. Mais les officiers attendent la fin de la période des fêtes pour mettre ce plan en action. Toutefois, la Market Traders Association se montre impatiente.

«Nous sommes prêts pour qu’une plate-forme commune comprenant la police, la municipalité de Port-Louis, les marchands ambulants et la Market Traders Association se réunissent pour se pencher sur le problème. Mais ces derniers sont récalcitrants», conclut Aydar Rayman. «J’attends de voir le lord-maire pour décider de la marche à suivre. Si rien ne se passe, il faudra bien que les ministres interviennent pour débloquer la situation», soutient-il.

Amrish BUCKTOWARSING