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Portail gov.mu: un coût qui fait tiquer

28 février 2013, 00:00

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Portail gov.mu: un coût qui fait tiquer

Il a coûté Rs 50 millions au gouvernement. Mais le nouveau portail de l’Etat aurait pu coûter bien moins, soit «seulement Rs 2 millions», soutient Hassenjee Ruhomally, concepteur de sites Internet et Web Developer pour Google.

Hassenjee Ruhomally explique où il a eu ce chiffre. «J’ai demandé à la firme indienne Adodis Technologies de faire une analyse du portail. La conception aurait alors coûté 3,5 millions de roupies indiennes, soit 1,5 million à 2 millions de roupies mauriciennes. Plus des frais de 200 000 roupies indiennes, soit 100 000 roupies mauriciennes annuellement pour la formation et la maintenance», souligne Hassenjee Ruhomally, qui nous a fait parvenir la cotation.

Mais comment expliquer une telle différence de prix ? Les concepteurs du nouveau site, LinkDev et FRCI, ont utilisé la technologie Microsoft Sharepoint et Microsoft SQL «qui requièrent des licences payantes», explique Hassenjee Ruhomally. «Il faut payer une licence pour le serveur et une licence pour chaque ordinateur utilisant Sharepoint, sans oublier le monitoring.»

Par contre, Adodis Technologies, lors de sa cotation, a utilisé Drupal et Joomla, deux produits open source, c’est-à-dire dont la licence est gratuite. Sans compter que, d’après Hassenjee Ruhomally, Sharepoint n’a jamais été un système de gestion de contenu de site Web.

Suraj Ramgoolam, responsable du projet et Chairman du National Computer Board, balaie d’un revers de main ces affirmations. «Sharepoint est un des premiers choix pour la conception de sites Web, selon Gartner, une entreprise de conseil et de recherche dans le domaine de la technologie», rétorque-t-il.

Selon Suraj Ramgoolam, l’exercice d’appel d’offres destiné à la conception du portail était ouvert. Il se demande où étaient ces concepteurs de sites Web à ce moment.

«Nous avons choisi le lowest bidder. A aucun moment nous n’avons privilégié une technologie contre une autre. Même s’il y avait une compagnie avec un système open source, le comité d’évaluation aurait pu la choisir, si elle répondait aux critères de sélection. Je suis un ardent défenseur de l’open source.» Il justifie le choix actuel, car il fallait les infrastructures adéquates pour soutenir le portail. «Nous avons investi Rs 50 millions pour un projet all inclusive, soit le software et le hardware. Plus la formation et la maintenance d’une durée de cinq ans.» En outre, plusieurs sites Internet sur le portail du gouvernement ne seraient pas accessibles. Les sites de la Cour suprême, de la SMEDA et de Statistics Mauritius ne se chargent pas sur les navigateurs.
 

 

Florian LEPOIGNEUR