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Pr Chung : Une référence dans la recherche de traitement contre les maladies pulmonaires

27 novembre 2011, 00:00

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Pr Chung : Une référence dans la recherche de traitement contre les maladies pulmonaires

Nom : Kian Fan Chung. Profession : pneumologue à l’hôpital cardiothoracique du Royal Brompton Hospital de Londres et chercheur. Ce Mauricien a été le huitième chercheur en Europe dont les publications scientifiques ont été les plus citées entre 1999 et 2008. Parcours.

De Shanghai où il a participé à la conférence annuelle de l’Asia-Pacific Respiratory Society (APSR), le Pr Kian Fan Chung a fait un bref passage chez sa mère à Beau-Bassin la semaine dernière.

Ce professeur de médecine qui exerce depuis 15 ans à l’Imperial College de Londres est engagé dans la recherche tant fondamentale qu’appliquée des mécanismes de l’inflammation et du stress oxydatif dans les voies aériennes et les poumons. Après Maurice, il a repris l’avion pour la Réunion. Il a assisté à la conférence annuelle de la Société de Pneumologie de l’océan Indien (SPOI), dont il est le conseiller scientifique.

Ce rendez-vous se tient annuellement et il est organisé par deux Mauriciens, médecins pneumologues établis à la Réunion, notamment le Dr Paratian et le Dr Tanguy.

« La SPOI réunit depuis une dizaine d’années les sociétés de pneumologie de l’océan Indien (Afrique du Sud inclus) et sa conférence se concentre sur les problèmes particuliers de cette région. Cette année, nous avons passé en revue les derniers traitements de l’asthme, de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), des infections et du problème de la pollution environnementale ainsi du cancer du poumon, avec la participation des professeurs de France », avance ce spécialiste mauricien des maladies pulmonaires.

Le Pr Chung qui jongle depuis plus de 20 ans entre sa carrière de médecin et celle de chercheur est un expert sur le muscle lisse des bronches. Il se concentre sur les syndromes obstructifs pulmonaires tels que l’asthme et la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ainsi que sur les mécanismes de l’inflammation et la ‘destruction pulmonaire’, surtout sur l’effet du stress oxydatif de l’environnement polluant et des particules minuscules.


A la Réunion, le Pr Kian Fan Chung est intervenu sur l’asthme et particulièrement sur l’effet nocif de la pollution environnementale sur les poumons.


« Un des objectifs de la SPOI est d’éduquer les médecins sur les récents progrès dans le domaine de la médecine pulmonaire, en sus des techniques diagnostiques et des traitements, tout en visant à augmenter la collaboration entre les pays de la région », souligne-t-il.


Originaire de Rose-Belle, dans le sud de l’île, cet ancien élève du collège Royal de Curepipe a été sacré lauréat en 1979. Il s’envole pour Londres afin d’entamer des études de médecine à l’Université de Londres, notamment au (Middlesex Hospital Medical School).

« La médecine comme carrière, je l’avais considérée dès ma dernière année au collège Royal. J’aspirais à devenir médecin généraliste. Mais après ma formation de spécialiste en 1982, j’ai décidé de voir si la recherche médicale serait une partie intégrante de mon parcours. Ce sont les deux belles années que j’ai passées à San Francisco dans le laboratoire du Pr Nadel qui m’ont fait opter pour cette voie », raconte celui qui est marié à Claire, également Mauricienne et actuaire de profession.

Formé en médecine interne et en pneumologie à Oxford et à Londres, il s’envole donc pour les Etats-Unis pour une formation scientifique de chercheur au Cardiovascular Research Institute de l’Université de Californie à San Francisco.
Le Pr Chung fait sa thèse de médecine en 1983 et est élu Fellow du Royal College of Physicians de Londres en 1988. Fait Docteur en Sciences de l’Université de Londres en 2000, le Mauricien connaîtra d’autres sommets en devenant Senior Investigator du National Institute for Health Research en 2009.

« J’ai été très chanceux d’avoir obtenu tout le long de ma carrière des fonds de recherche du National Institute of Health (NIH) des Etats Unis, du Medical Research Council (MRC), du Wellcome Trust tout comme du programme européen FP, ce qui est quasi-essentiel pour être indépendant dans son propre domaine de recherche. Cela m’a permis d’avoir mon propre laboratoire qui abrite quelque 20 chercheurs et étudiants en doctorat », confie ce père de trois filles, dont l’aînée a suivi ses traces.

Cet expert constate qu’il y a maintenant beaucoup d’accent sur la médecine ‘translationelle’, c’est-à-dire, celle qui traduit la science fondamentale au service de la médecine, par exemple pour découvrir des nouveaux médicaments.

« Pour le faire, il est impératif de décrire les différentes caractéristiques (phénotypes) d’une maladie telle que l’asthme ou la BPCO, ainsi que leurs différentes réactions aux divers traitements ciblés. C’est ce que je fais actuellement dans une étude que nous avons nommé UBIOPRED, en collaboration avec d’autres chercheurs européens sur l’asthme sévère. Cette approche nécessite bien sur un apport bioinformatique très important. Autre intérêt dans le laboratoire, c’est l’apport du muscle lisse et la toxicité pulmonaire des nanoparticules », explique-t-il.

Son objectif le plus cher en tant que chercheur est de découvrir un (des) mécanisme (s) qui pourront aboutir à des traitements efficaces pour contrer les maladies des bronches et des poumons.

« Ceci aurait un impact sur les maladies telles que l’asthme sévère et la BPCO qui sont les maladies respiratoires les plus communes au monde, Maurice y compris. Pour atteindre cet objectif, il faudra poser des hypothèses, et essayer de les répondre, tout en s’engageant et en travaillant en collaboration avec d’autres chercheurs dans d’autres disciplines. Sans compter un peu de chance », souligne notre interlocuteur. Qui ajoute qu’il souhaite mettre en place les traitements de pointe pour les maladies pulmonaires à Maurice.

Le Pr Chung note toutefois qu’il est temps que l’on examine de près les maladies pulmonaires à Maurice ainsi que son impact sur la population.

« On a une prévalence d’asthme de 12 % à Maurice, ce qui est très haut, et on n’a pas beaucoup d’information sur la prévalence des maladies telles que la BPCO, les bronchiectasies etc. Il faudrait revoir si on pouvait restructurer les soins pour être plus performant et efficace en misant également sur la formation et l’éducation continue du personnel médical. Avant cela, il y a tout un programme d’évaluation à faire avant d’apporter des solutions »,indique le Pr Chung.