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Première condamnation de la répression syrienne à l''Onu

4 août 2011, 00:00

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Le Conseil de sécurité de l''''Onu a condamné le mercredi 3 août, dans une déclaration l''usage de la force contre les civils par les autorités syriennes, son initiative la plus importante depuis le début du soulèvement contre le président Bachar al Assad.

Le Liban, membre non permanent du Conseil et voisin de la Syrie, s''est dissocié de la déclaration pour ne pas bloquer son adoption par les 14 autres membres.

Depuis cinq mois, la répression a déjà fait 1.600 morts parmi la population civile, selon l''opposition et les organisations des droits de l''homme.

La déclaration lue par le président indien du Conseil condamne "les violations généralisées des droits de l''homme et l''usage de la force contre les civils par les autorités syriennes".

Elle appelle aussi à "la fin immédiate de toutes les violences" et toutes les parties de faire preuve de la plus grande retenue et d''éviter les représailles, y compris les attaques contre les institutions de l''Etatpresse "".

Cette dernière phrase a permis de surmonter les réticences de la Russie et d''autres pays qui souhaitaient l''adoption d''une déclaration "équilibrée", qui fait porter sur les deux camps la responsabilité des violences.

Les déclarations du Conseil de sécurité ne sont pas soumises au vote mais elles doivent théoriquement être adoptées à l''unanimité des quinze membres. Un pays peut toutefois "s''abstenir", comme l''a fait le Liban -un cas rare mais qui s''est déjà présenté par le passé.

Elles ont moins de poids qu''une résolution, que les capitales européennes tentent de faire adopter depuis deux mois. Paris, Londres et Berlin se heurtent aux menaces de veto de Moscou et Pékin, également hostiles à toute sanction ou forme de pression contre Damas.

La diplomatie russe a fait savoir mardi qu''elle n''était pas "catégoriquement opposée" à une résolution sur la Syrie mais a été échaudée par la résolution contre la Libye, estimant que les frappes aériennes de l''Otan contre le régime de Mouammar Kadhafi avaient dépassé ses termes.

Hama bombardée
Le bain de sang à Hama, qui aurait fait 90 morts depuis dimanche, semble avoir débloqué la situation à l''Onu, selon des diplomates.

Deux heures avant le vote au Conseil, la Maison blanche a jugé que Bachar al Assad était "la cause de l''instabilité en Syrie" et répété qu''elle cherchait à accroître la pression sur son régime.

Hama, foyer de la contestation du régime de Bachar al Assad a été une nouvelle fois bombardée mercredi par des chars de l''armée qui occupent désormais une place où se rassemblent les opposants.

Les bombardements se sont concentrés sur le quartier Al Hader, théâtre d''un massacre en 1982 lors de la répression d''un soulèvement islamiste sur ordre de Hafez al Assad, père de l''actuel président.

"Toutes les communications ont été coupées. Le régime profite de l''intérêt des médias pour le procès (du président égyptien) Hosni Moubarak pour terminer leur travail à Hama", a dit à Reuters un habitant, joint par téléphone satellite.
Selon lui, des chars et des bataillons de l''armée syrienne ainsi que des forces spéciales ont pris le contrôle de la place Orontes avec l''aide des milices "chabbiha".

Les chabbiha tirent à vue sur les habitants et des tireurs d''élite dominent la place Orontes, a dit une pharmacienne syrienne sur la base des témoignages de sa famille, encore sur place.

Les opposants syriens des Comités de coordination locale affirment que les autorités tentent d''empêcher les habitants de faire connaître à l''extérieur l''ampleur de la répression. Le groupe ne peut plus contacter ses membres à Hama car tous les moyens de communication ont été complètement coupés, dit l''organisation dans un communiqué.

"Il y a un grand mouvement de réfugiés qui tentent de fuir la ville", dit-elle.

Les autorités syriennes affirment que l''armée est entrée dans Hama pour arrêter des hommes armés qui intimidaient les habitants. La télévision officielle a montré des images d''hommes armés portant des vêtements de civils, disant qu''ils avaient attaqué les forces de sécurité et des bâtiments gouvernementaux.

Les assertions des deux camps sont difficiles à vérifier car Damas a expulsé la plupart des médias indépendants de son territoire.

Par Patrick Worsnip ( Reuters)