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Priehdath Joyram : Du camp sucrier de Trianon à une chaire universitaire

10 novembre 2012, 00:00

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Parti de rien en 1968 pour tenter sa chance en Angleterre, Priehdath Joyram terminera sa carrière en tant que chargé de cours à l’université de Cumbria, à Londres. Il fait parti des ces expatriés qui ont su faire honneur au pays.

Son école de vie : les contraintes sociales et financières. Priehdath Joyram ne les a pas considérées comme une fatalité mais comme un défi à relever. Cet ex-habitant du camp sucrier de Trianon a débuté une carrière en tant qu’infirmier en Angleterre et est par la suite devenu chargé de cours à l’université de Cumbria. Marié à une Britannique, Susan, père de deux filles et grand-père de trois petits-enfants, il préside désormais la Magistrate’s Court de Preston. Celle-ci est une cité de Lancaschire, une circonscription administrative située dans la région nord-ouest de l’Angleterre.

La Magistrate Court est une instance primaire du système judiciaire britannique. Une formation légale classique et formelle n’est pas exigée d’un citoyen appelé à agir comme magistrat. Cependant, la Magistrate Court dispose du service d’un homme de loi comme conseiller légal.

«Nous traitons des cas dont la sentence en cas de culpabilité d’un suspect ne dépasse pas six mois», explique à l’express Priehdath Joyram, de passage dans son pays natal. Autrement, dit-il, ces cas sont examinés au niveau d’une instance supérieure. «Il en est de même en cas d’appel contre un jugement que nous avons prononcé. L’appel se fait au niveau du Queen’s Court. Notre rôle consiste à appliquer la loi aux termes des lignes directrices émises par le système judiciaire britannique».

Aujourd’hui à la retraite, Priehdath Joyram consacre la plupart de son temps à faire du volontariat. Il a été élevé au rang de Member of the British Empire (MBE) en 2010. Un titre qui est venu couronner son engagement au sein de de la Cruise Bereavement Care. Cette association encadre les personnes ayant subi un décès dans la famille et qui ont besoin d’un soutien.

Et pourtant, l’origine sociale de Priehdath Joyram ne le prédestinait nullement à réaliser un tel parcours. Son univers social était celui d’un camp sucrier. Priehdath Joyram est né dans le camp sucrier de Trianon en 1948. Quand il a neuf ans, le sort de la famille connaît une amélioration sensible avec son déménagement de Trianon pour une région à vocation plus résidentielle, Belle-Rose.

Pour de nombreuses familles modestes de l’époque, l’investissement dans l’éducation de leur progéniture était le passage obligé pour éviter les griffes de la misère. Celle de Priehdath Joyram n’allait pas faire exception à cette règle.

Après ses études à l’école primaire de Plaisance et au collège Eden, le jeune homme part faire des études en Angleterre en vue d’embrasser une carrière d’infirmier. Après s’être fait infirmier et plus tard élevé au rang de General Nurse et de Charge Nurse, Priehdath Joyram entame des études universitaires pour devenir formateur de formateurs. Ses compétences ayant été reconnues, il est nommé Senior Lecturer à l’université de Cumbria. Il enseigne la psychologie et traite de sujets ayant trait à la santé mentale. Il n’abandonne pas pour autant les études. En 1990 et 1993, il décroche respectivement une licence dans le domaine des services sociaux et une maîtrise traitant d’une part des facteurs à l’origine des actes criminels et d’autre part de la politique sociale.