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Privatisation de Comores Télécom : Les usagers des Tic tire la sonnette d’alarme
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Privatisation de Comores Télécom : Les usagers des Tic tire la sonnette d’alarme
L''association des consommateurs des technologies de l''information et des communications (Actic) s''est dite "fermement opposée" au processus de privatisation de Comores Télécom, l''opérateur public des télécommunications, lors d''une conférence de presse à Moroni.
L''association  plaide pour une large consultation au tour de la question, qui doit intégrer tous les acteurs publics, privés et la société civile. "Il est anormal que sur un sujet aussi important et qui engage les générations actuelles et futures, même les élus du peuple ne soient consultés", s''est indigné Hamidou Mhoma, le président de l''Actic. "Le gouvernement à travers la Cellule des réformes économique et financière (Cref), la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ne doivent pas confisquer le débat. Nous tirons la sonnette d''alarme pour dire que ce n''est pas comme ça que le processus devrait être engagé ", a-t-il poursuivi.
"Critères de performances »
Il faut rappeler que le processus de privatisation en cours fait partie des nombreux objectifs poursuivis par l''accord triennal dit de Facilité élargie de crédit, signé en juin 2009 entre les Comores et le Fonds monétaire international. Le désengagement de l''Etat dans la gestion de Comores Télécom fait partie des "critères de performances", dont sont soumises les Comores pour l''accession à l''Initiative pays pauvres très endettés du Fmi et à l''effacement de sa dette extérieure. La feuille de route, récemment mise à jour, sur ce processus prévoit la cession de l''opérateur public à un "partenaire stratégique", qui doit détenir 51% du capital, dès le premier trimestre 2013.
L''association des utilisateurs avance comme préalable à toute tentative de privatisation, l''ouverture et la libéralisation du marché dans le secteur des télécommunications avec à la clé la vente d''une deuxième licence de téléphonie. Celle-ci serait, note l''Actic dans un communiqué, susceptible d''apporter plus de ressources financières à l''Etat que la cession des 51% des parts de Comores Télécom, mais aussi de créer de nouveaux emplois et conduire à l''amélioration de la qualité de service et la baisse des tarifs dans un marché concurrentiel. On se rappelle que la deuxième licence accordée dans le secteur des télécommunications aux Comores vient d''être retirée au Groupe Cgh après près de cinq ans de non-exploitation.
"Bradage des bijoux de famille"
Selon l’Actic, la privatisation en cours équivaut un  "bradage des bijoux de famille", alors que  "le gros des investissements dans le domaine des infrastructures des télécommunications est déjà réalisé". Privatiser aujourd''hui reviendrait entre autres, à offrir au repreneur sur un plateau d''argent une situation de rente. Il est en effet pertinent de souligner que l''opérateur historique, qui exploite déjà les réseaux filaire Rtcp, Gsm, Cda, internet et Adsl, vient d''investir environs 24 milliards de francs pour se raccorder au réseau câble sous marin en Fibre optique "Eassy", et compte mobiliser pour cette année près de 3,9 milliards de francs de fonds dans l''acquisition de la technologie de troisième génération du réseau Gsm (3G).
Enfin, l''autre aspect important de ce dossier reste le volet social. L''Actic prévient que privatiser Comores Télécom entraînera  le licenciement de huit cent employés  sur les 1 145 agents que compte cette compagne.
Source : Kamardine Soulé/Alwatwan/ComoresOnline.net
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