L''''enquête militaire sur l''abordage sanglant le 31 mai d''une flottille d''aide à Gaza par la marine israélienne exonère l’armée de ce pays de toute négligence mais fait état de défaillances opérationnelles. 

"L''enquête a montré d''une part qu''il n''y avait eu ni faute, ni négligence dans aucun domaine fondamental durant cette opération compliquée et complexe", a déclaré l''ancien général Giora Eiland, en dévoilant les conclusions de la commission d''investigation qu''il a présidée.

"Mais, d''un autre côté", des erreurs de décision ont été commises, dont certaines prises à un relativement haut niveau, ce qui signifie que l''issue n''avait pas été anticipée de prime abord", a ajouté Eiland.

"Nous avons trouvé qu''il y a eu des erreurs professionnelles touchant aux renseignements et au processus décisionnaire", a-t-il ajouté en évoquant des "erreurs opérationnelles".

Selon un communiqué de l''armée, les huit enquêteurs militaires "ont conclu que toutes les méthodes possibles de collecte de renseignements n''ont pas été intégralement mises en oeuvre", ajoutant: "le niveau anticipé de violence utilisé contre nos forces a été sous-estimé".

L''abordage de la flottille de neuf bateaux chargés d''aide à destination de la bande de Gaza, soumise à un strict blocus israélien, avait fait neuf morts parmi des activistes turcs pro-palestiniens, suscitant une crise sans précédent dans les relations entre Israël et la Turquie.

Une commission civile mène séparément une enquête sur ce drame qui a soulevé un tollé international, plaçant l''Etat juif dans une situation diplomatique délicate et le contraignant à alléger le blocus du territoire palestinien aux mains du Hamas.

Israël soutient que ses fusiliers-marins ont ouvert le feu en état de légitime défense sur les militants turcs à bord du navire amiral de la flottille, affrétée par une ONG turque. Ceux-ci admettent s''être opposés à l''abordage avec tous les moyens du bord - couteaux de cuisine, haches d''incendie et barres de fer.

L''Etat juif a souligné que l''interception des navires était une nécessité pour faire respecter un embargo censé empêcher l''introduction d''armes destinées au mouvement islamiste palestinien qui contrôle Gaza et refuse de reconnaître Israël.

L''ancien général Eiland a déclaré que l''armée devrait tirer les leçons de l''enquête pour faire en sorte que les opérations de prévention de futures intrusions dans les eaux de Gaza se déroulent dans des conditions moins dramatiques.

(Source: Reuters)