Le Mauritius Sugar Industry Research Institute (MSIRI) a mené des expériences concluantes concernant la production d’un  plastique d’origine végétale, le polyhydroxyalkanoate (PHAs) communément appelé bioplastique ou agro plastique à partir des feuilles sèches de la canne à sucre.

Ce plastique a été produit dans les laboratoires du MSIRI à Réduit à partir des feuilles sèches de cannes, mais aussi à partir de la vinasse, un liquide obtenu après distillation de la mélasse pour la production d’alcool ou de l’éthanol. Cet institut de recherche a aussi produit avec succès du bioplastique à partir de la bagasse.

Le MSIRI a mis au point une méthode qui permet d’obtenir du bio plastique à partir de feuilles

de canne, de mélasse et de vinasse.

Ce bioplastique,  biodégradable et compostable, peut être utilisé notamment pour la production des  articles jetables, comme les articles de conditionnement et de restauration (vaisselle, couverts, casseroles, bols, pailles). Il est également utilisé pour produire des sacs utilisés par les supermarchés, car l’agro plastique est aussi solide que le plastique obtenu du pétrole brut. Certains bacs et conteneurs pour les fruits, les légumes, les œufs et la viande, des bouteilles pour boissons et de produits laitiers et des feuilles blister pour les fruits et les légumes, des stylos ou encore des rasoirs jetables sont aussi fabriqués à partir de l’agro plastique.

« L’aspect novateur de cette recherche au MSIRI est l’utilisation de la paille de canne et de la vinasse comme matière première pour la synthèse des bioplastiques par certaines bactéries dans le but de réduire le coût de production des PHAs », explique le Dr Saumtally, directeur du MSIRI.

Salem Saumtally, directeur du MSIRI, Umrith Gunshiam et Ganeshan Seelavarn ont travaillé à partir de matières premières facilement disponibles sur l’île. ( de gauche à droite )

Le coût de production du bioplastique, ou agro plastique, reste toutefois plus élevé que le plastique fabriqué lors du procédé de raffinement du pétrole brut.

L’agro plastique a quand même de l’avenir en raison des interdictions et des taxes élevées qui frappent de plus en plus le plastique pétrochimique qui met 400 ans à se dégrader.

L’agro plastique se dégrade en quelques semaines et peut être transformé en engrais.

Le MSIRI qui se trouve parmi les trois meilleurs centres de recherches sur la canne au monde ne compte toutefois pas se lancer dans la production de l’agro plastique.

« Nous mettons en ce moment la dernière main à ce qu’on appelle les protocoles de production. Après nous offrirons la technique de production à l’industrie sucrière mauricienne ou à toute entreprise locale ou étrangère intéressée dans la production du bioplastique », affirme le Dr Ganeshan.

Les recherches sur la production du bioplastique à partir des feuilles sèches de la canne à sucre ont été  financées par l’Union européenne.

C’est le Dr Saumtally, directeur du MSIRI qui a initié les recherches. Il a ensuite passé la main au Dr Ganeshan Seelavarn et à Umrith Gunshiam.

Cette production est 100 % mauricienne, dans la mesure où les chercheurs de l’Institut ont en premier lieu identifié des bactéries facilement disponibles  à Maurice pour leur procédé de transformation des feuilles sèches de la canne, de la bagasse et de la vinasse.

Si la bagasse est en ce moment très prisée pour la production d’électricité dans les centrales thermiques, les feuilles sèches de la canne sont abandonnées dans les champs, si elles ne sont pas brûlées « accidentellement » pour faciliter la récolte de la canne.

La vinasse, déchets liquide venant de la distillation de la mélasse est en ce moment déversée dans certains champs. Une résistance se fait de plus en plus contre une telle pratique en raison de l’odeur forte et incommodante de cette vinasse transformée en engrais chimique.

Voir de plus amples détails dans l’express dimanche du 25 août.