La Chine envisage une indemnisation des victimes du lait contaminé à la mélamine, a déclaré un porte-parole du gouvernement après des semaines de bataille menée par les familles pour obtenir compensation.

Un porte-parole du ministère de la Santé, cité mercredi soir par l''''agence Chine nouvelle, a déclaré que les ministères concernés étudiaient "un plan d''indemnisation pour l''incident du lait au poudre Sanlu".

Le dernier bilan des autorités fait état de six enfants décédés et de 290.000 autres souffrant "d''anomalies du système urinaire" pour avoir consommé du lait en poudre de la marque Sanlu et "d''une poignée d''autres marques de lait en poudre présentant des problèmes".

Les médias chinois ont pour la première fois évoqué ce scandale sanitaire en septembre, mais des responsables ont par la suite reconnu que le groupe laitier Sanlu, reconnu comme la principale source de la contamination, avait dissimulé le problème pendant des mois avec l''assentiment de représentants des autorités.

La mélamine, utilisée dans la fabrication de colles et plastiques, était ajoutée pour augmenter la teneur en protéine du lait. Elle provoque des calculs rénaux quand elle entre en contact avec d''autres composants chimiques dans l''organisme.

Les familles des enfants morts ou affectés se sont tournés vers des avocats volontaires comme Li Fangping afin d''engager des poursuites contre le groupe Sanlu, mais leurs efforts ont été entravés par les autorités, redoutant apparemment que des procès n''alimentent la colère de l''opinion.

Li a raconté qu''il s''était présenté avec ses collègues cette semaine devant un tribunal de la ville de Shijiazhung, où Sanlu a son siège, pour déposer une plainte contre l''entreprise, mais qu''un responsable du tribunal lui avait répondu que les documents ne seraient pas traités.

"Le gouvernement ne veut pas voir ces problèmes exprimés devant les tribunaux, ouverts au public", a déclaré l''avocat. (Chris Buckley, version française Jean-Stéphane Brosse)