Le nouveau président péruvien Ollanta Humala (photo)a cherché mardi à rassurer les marchés en affirmant à Reuters qu''''il ne serait pas la copie conforme de son ancien mentor Hugo Chavez.

"Nous pensons que la bonne voie pour le Pérou, c''est la sienne, il n''a pas besoin de copier les autres pays. Il faut que ce soit clair", a-t-il dit après sa victoire à l''élection présidentielle, confirmée lundi par son adversaire de droite Keiko Fujimori. 

Depuis sa défaite à l''élection présidentielle de 2006, Humala s''est éloigné de Chavez et rapproché des dirigeants de gauche modérée, comme l''ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. L''un de ses objectifs diplomatiques est d’ailleurs de consolider les relations avec le Brésil, la première puissance politique et économique d''Amérique Latine. Mais les Etats-Unis sont aussi un "partenaire stratégique", a-t-il dit, affirmant qu''il collaborerait avec Washington pour combattre les trafiquants de drogue, nombreux sur le territoire du premier producteur mondial de coca, la plante à la base de la cocaïne.

Ollanta Humala a promis une «grande transformation» économique et sociale tout en respectant l’économie de marché. Il veut notamment procéder à une redistribution de la richesse, taxer les profits du secteur minier et des hydrocarbures, relever les salaires, lutter contre la corruption et  instaurer la retraite à 65 ans.

Ses propositions, pourtant moins radicales que par le passé, ont effrayé les investisseurs. La Bourse de Lima a connu une baisse historique lundi et la monnaie péruvienne a fortement reculé. Le nouveau président a dû par la suite assurer  que son gouvernement serait prudent sur le plan fiscal et qu''il n''émettrait pas de bons gouvernementaux pour financer la lutte contre la pauvreté. Il s''est également dit prêt à dialoguer avant de créer un impôt qui faisait partie de ses arguments de campagne. Cette taxe, portant sur les dividendes versés par les entreprises du secteur minier, servira à financer l''aide sociale pour le tiers de la population péruvienne qui vit dans la pauvreté. "En principe, il y a eu un consensus politique durant la campagne pour taxer les dividendes des entreprises minières. Nous devons discuter du taux avec les entreprises et prendre en compte leurs marges", a-t-il déclaré.

Le Pérou figure parmi les cancres d’Amérique latine en matière de système éducatif, de bas salaires et d’emplois informels (73 %). 60 % de la population andine vit dans la pauvreté. En revanche, la dernière décennie a été marquée par une croissance record (5 % l’an en moyenne).

Le Pérou est un pays situé à l''ouest de l''Amérique du sud. Entouré par l''Équateur, la Colombie, le Brésil, la Bolivie, le Chili et l''océan Pacifique, il est le troisième plus grand pays du sous-continent par sa superficie : 1 285 220 km². En juillet 2008, 29,1 millions d''habitants ont été recensés. Lima, une vaste aire urbaine de presque 9 millions d''habitants, est la capitale et la plus grande ville du pays.

Source : Reuters