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Quand des Facebookeurs s’en prennent à la liberté d’expression

25 septembre 2011, 00:00

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Quand des Facebookeurs s’en prennent à la liberté d’expression

Après avoir fait l’événement le 10 septembre dernier, lors d’une manifestation dans les rues de la capitale, le Collectif Azir Moris, aussi connu sous le nom de Wanted : 15 000 youngsters to save our future, crée depuis peu la polémique sur Facebook. Attaques personnelles, censures et remarques racistes, le mouvement suscite de vives interrogations.

Le Collectif  Azir Moris semble peu à peu s’écarter de son principal objectif : l’unification de la jeunesse mauricienne. C’est du moins ce qu’on est bien tenté de penser en lisant les différents commentaires postés à longueur de journée par les membres ainsi que les administrateurs du mouvement sur le réseau social Facebook.

Par exemple, l’un des principaux animateurs du collectif, Jameel Peerally, a en plusieurs occasions fait des sorties contre des membres qui ont tout simplement exprimé leurs opinions. Des opinions qui sont, par moment, en contradiction avec les points de vue des administrateurs. Noor Adam Essack, Bruno Raya, Sedley Assonne, ont tous eu droit à des virulentes sorties de la part de Jameel Peerally.  Les obligeant même à se dissocier du collectif.

« J’ai préféré prendre mes distances de ce mouvement dans lequel j’avais placé beaucoup d’espoir, car j’avais constaté que ses dirigeants s’éloignaient de plus en plus de leurs objectifs », nous explique Noor Adam Essack. « Je tiens d’ailleurs à souligner que je me suis éloigné du mouvement bien avant la tenue de la marche pacifique  à Port-Louis. Je ne peux être associé à un groupe qui défend des valeurs qui sont contraires aux miennes, c''''est-à-dire la liberté d’expression », tient-il à préciser.

En effet, deux mois après sa création, l’on est bien forcé de constater que le forum de discussions en ligne s’est très vite transformé en une vraie dictature. Adresser des questions pertinentes aux animateurs du groupe, ou  alors exprimer des opinions différentes sont apparemment interdits. « If someone wants to lead, please feel free to create your group and walk the walk”,  a écrit Jameel Peerally pour mettre en garde les membres qui, à son avis,  essayaient de “conmploter” contre lui.

Lors de la semaine écoulée, le chanteur Bruno Raya a pour sa part Collectif. Il s’est, du coup, vu embarquer dans une confrontation directe avec Jameel Peerally. « Roder Boute, opportuniste,  bann ki servi zotte talent ki Bon Dieu ine done zot pou le mal nou pa le », sont entre autres les mots lancés par Jameel Peerally dernier à l’encontre de l’artiste.

Les proches collaborateurs de Jameel Peerally, en bonne garde prétorienne, ne se sont nullement ménagés pour acculer Bruno Raya, qui le même jour a décidé de se retirer du Collectif. « Je suis triste de constater la tournure qu’est en train de prendre ce mouvement en qui la jeunesse mauricienne avait placé tant d’espoir. J’ai uniquement formulé une requête pour que les administrateurs fassent plus de place afin  que les différents internautes aient la possibilité de s’exprimer, et voilà qu’on insulter copieusement », déplore Bruno Raya.

Aux dernières nouvelles, les administrateurs ont pris des dispositifs pour restreindre l’espace de communication des internautes. Ainsi depuis peu, les membres du groupe peuvent uniquement se faire entendre pendant des heures limitées. En d’autres mots, les internautes peuvent poster des commentaires uniquement lorsque les administrateurs le souhaitent. « Nous avons décidé d’imposer ces conditions afin d’avoir un meilleur contrôle sur les commentaires qui ont par moment des caractères racistes », a fait savoir Alain Bertrand, un des administrateurs du site du collectif.

Nous avons dans la journée de vendredi à maintes reprises tenté de prendre contact avec Jameel Peerally au téléphone, mais en vain. En revanche, Nilen Vencadasmy, un des  animateurs du mouvement, a affirmé avoir lui aussi constaté les dérapages sur le groupe. « Je me dissocie de toutes ces attaques personnelles, mais les Mauriciens doivent savoir que  la cause du mouvement est bien plus grande, notre mission première c’est promouvoir l’unité nationale », a-t-il indiqué.