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Question d’honneur
Le nom du ministre Hervé Aimé circulait depuis quelques jours déjà dans des salles de rédaction comme étant celui balancé lundi au Premier ministre par le leader du Front solidarité mauricien.  Ce dernier en a, de plus, fait état au grand jour, lors d’un rassemblement politique tenu vendredi soir.  Le leader du Front solidarité mauricien pense dur comme fer que ses renseignements sur ce politicien de la majorité gouvernementale sont fiables.  Il persiste à croire que ce ministre est bel et bien impliqué dans le transfert d’un montant de Rs 25 millions d’un compte bancaire à un autre dans le but de camoufler une partie des biens mal acquis de Gros Derek.
Avec la décision du ministre des Collectivités locales de porter plainte contre Cehl Meeah et après sa visite au quartier général de la police criminelle, les choses devraient bien vite se décanter.  Il appartiendra aux institutions de séparer l’ivraie du bon grain.
De nos jours, il y a lieu d’être doublement sceptique en ce qui concerne l’authenticité de certains documents.  Les avancées technologiques font que l’on peut tout fabriquer et le premier apprenti informaticien peut en un clin d’œil créer dans les moindres détails des pièces les plus sophistiquées.
Parallèlement, il existe aussi des spécialistes qui peuvent retracer tout mouvement d’argent.  Tout comme il existe des institutions dûment mandatées pour traquer les resquilleurs.
Il est donc de l’intérêt de tous que toute la lumière soit faite au plus vite sur ce dossier qui empoisonne la vie politique depuis le lundi 26 novembre.  Le ministre incriminé ne pouvait continuer à se réfugier derrière la présomption d’innocence.  Car, à la différence d’un simple citoyen, ce représentant du peuple se doit d’être, tout comme la femme de César, au-dessus de tout soupçon.  Il doit surtout se dire que ses adversaires ne vont pas lui faire de cadeau.  Qu’il n’y a rien de plus féroce que le champ politique.  Que la rumeur, colportée jusqu’ici sous le manteau, allait inévitablement s’enfler au fil des jours et que la situation risquait de devenir intenable.
Il savait, de par l’entretien qu’il a eu avec le Premier ministre, que c’est bien de lui que Cehl Meeah parle.  Il se devait de prouver au grand public qu’il n’a rien à se reprocher.
Outre sa démarche auprès de la police, j’aurais, à la place de ce ministre, étalé au grand jour mes comptes et mes transactions bancaires et j’aurais mis mon accusateur au défi de prouver le contraire.
A charge maintenant à Cehl Meeah de dévoiler tout ce qu’il sait, ou, à défaut, de faire amende honorable et de présenter ses plus plates excuses à Hervé Aimé.  Car il ne peut y avoir de plus précieux, pour un homme qui se respecte, que l’honneur.
 
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