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Questions à Kristin Boese, ancienne championne du monde de kitesurf
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Questions à Kristin Boese, ancienne championne du monde de kitesurf
Le spot du Morne accueillera la deuxième étape du One Eye Kite Surf Pro World Championship Tour du 7 au 16 septembre. Vingt-quatre riders, dont trois Mauriciens, et douze rideuses, dont une Mauricienne, donneront vie à la deuxième édition d’une compétition qui a enregistré 47 millions de vues l’année dernière. L’Allemande Kristin Boese, présidente et manager du Kite Surf Pro Tour, parle dans l’entretien qui suit du potentiel de Le Morne et revient sur sa carrière qui a été auréolée de neuf titres de championne du monde.
Quand avez-vous découvert le kitsurf ?
A la fin de 2001. J’étais monitrice de windsurf à Darss, dans le nord de l’Allemagne, durant  les vacances d’été alors que j’étais étudiante. J’avais débuté le windsurf un an plus tôt. J’avais passé ma licence de moniteur, histoire de gagner quelques sous en enseignant. Et puis, j’ai vu un kitesurf pour la première fois et j’ai voulu essayer.
Quel est votre palmarès ?
J’ai remporté neuf titres de championne du monde. Celui qui à mes yeux est le plus important est le premier que j’ai remporté au Brésil en 2005. En 2010, je suis entrée dans le livre Guinness des records comme étant la femme qui détient le plus de titres en kiteboarding. J’en suis très heureuse.
J’ai fait partie des nominés pour le Rolex ISAF World Sailor of the Year Award l’année dernière. C’est la première fois que le kiteboarding était en course pour ce titre. C’’était quelque chose de spécial pour moi et pour le monde du kiteboarding.
Quelles sont les techniques qui doivent être maîtrisées pour devenir un bon kitesurfer ?
Il faut apprendre les différentes techniques sous la supervision d’un moniteur. Le reste viendra tout seul. Il y a des notions liées au vent par exemple qui doivent être apprises absolument. Le fait de tenir l’aile avec tout le poids du corps aide à bâtir la condition physique.
Pour devenir très bon dans le domaine, il faut beaucoup de volonté. Il ne faut pas abandonner au tout début.
De mon point de vue et de celui de nombreux kitesurfers, c’est la qualité des vagues. Elles viennent de très loin et sont remplies d’énergie. Il y a beaucoup de tempêtes qui se forment dans la zone constamment et qui donnent de l’amplitude aux vagues. Ce sont leur constance et leur qualité qui font de Le Morne un sport unique au monde.
Vous attendez-vous à des conditions optimales du 7 au 16 septembre à l’occasion du KSP Tour ?
Je suis très optimiste, les prévisions sont bonnes. Les grosses vagues sont attendues dès le début, de forts vents aussi.
Peut-on affirmer que Maurice a été placée sur la carte du kitesurf ?
A l’issue de la compétition tenue au Morne il y a un an et au vu des conditions qui régnaient, de la couverture reçue des médias et des médias spécialisés, Maurice a confirmé qu’elle possède l’un des meilleurs spots au monde. Si nous réussissons dans notre entreprise cette année, sa réputation sera établie davantage.
Poursuivez-vous votre combat afin qu’un plus grand nombre d’éléments féminins découvrent le kitesurf dans le monde entier ?|
Oui, cela fait toujours partie de mes priorités. Donner une dimension féminine à ce sport, cela me tient à cœur. J’ai été une kitesurfeuse et je sais à quel point c’est difficile pour une femme de percer dans ce milieu.
Difficile pourquoi ?
C’est un univers dominé par les hommes dans lequel il est difficile pour une femme de pénétrer. C’est très intimidant à première vue, la femme qui arrive et qui ne voit aucune femme autour. C’est repoussant même. Les moniteurs sont des hommes, ceux qui suivent les cours aussi. La femme est intimidée. 
J’essaie de créer un environnement féminin à cent pour cent de façon à ce qu’il y ait motivation et autonomie. Les hommes sont toujours heureux de voir des femmes autour d’eux mais ils ne s’investissent pas pour qu’elles réussissent. C’est une attitude qu’il faut éliminer.
Propos recueillis par Robert D’Argent
 
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