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Questions à : Geo Govinden représentant à l’étranger du Syndicat des sucres de l’île Maurice - Le secteur sucre en péril
27 juin 2013, 09:36
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Questions à : Geo Govinden représentant à l’étranger du Syndicat des sucres de l’île Maurice - Le secteur sucre en péril
L’Union européenne (UE) a décidé d’abolir les quotas sucre en 2017. Le prix du sucre mauricien et du bloc Afrique Caraïbes Pacifique (ACP) connaîtra une baisse probable de 45 %. Les décideurs politiques de l’UE sont parvenus mercredi 26 juin, tard dans la nuit, à surmonter leurs divergences sur plusieurs mesures clés de la réforme de la Politique agricole commune, mais la réforme européenne ne sera pas à l’avantage des pays ACP, dont Maurice. Geo Govinden nous livre à chaud ses commentaires de Bruxelles, alors que se tenaient les délibérations du Parlement européen. Trois questions...
La réforme de la PAC est quasiment bouclée et il semblerait que les pays ACP seront les gros perdants de la décision de mettre un terme aux quotas sucre de l’UE en 2017…
Les pays ACP n’ont eu de cesse depuis plusieurs années d’indiquer aux décideurs politiques européens que l’abolition des quotas sucre de l’UE (canne, betterave…) aurait des effets catastrophiques pour les pays ACP. En effet, les études conduites par de nombreux observateurs indépendants et l’étude d’impact de la Commission européenne en 2011 trouvent que l’abolition des quotas résulterait en une instabilité du marché, une totale absence de prévisibilité et une probable baisse de prix de 45 % par rapport aux prix de marché observés en septembre 2012 – niveau auquel aucun pays ACP ne pourrait exporter vers l’UE.
LMC International prévoit une baisse de revenus d’environ 850 millions d’euros sur la période de quatre ans post-abolition des quotas, la conduite de 200 000 personnes en dessous du seuil de pauvreté et la perte de 400 000 emplois directs et indirects. Une autre étude de la Commission européenne de décembre 2012 (Prospects agri market and income) confirme que l’UE deviendra autosuffisante, voire exportatrice nette et que les importations, y compris les importations préférentielles dont celles de Maurice, seraient moins attrayantes.
Quels impacts pour Maurice ?
Comme je l’explique, nous allons évoluer dans un contexte libéralisé. Par conséquent, il nous faut nous activer pour renforcer la compétitivité de notre filière car, dans peu de temps, nous devrons nous battre contre les autres intervenants sur un marché plus étroit. Cela comprendra la filière betterave mais également nos amis ACP. Il est urgent, selon moi, de finaliser les projets retenus dans notre plan stratégique et notamment ceux qui concernent la production énergétique.
Que nous faut-il faire sur le plan diplomatique, puisqu’il semble que le glas sonnera, cette fois-ci pour de bon, en 2017 ?
Continuer à faire comprendre à nos partenaires européens que cette décision va à l’encontre des objectifs de l’accord de Cotonou, de l’Accord de partenariat économique, qu’elle démontre une certaine incohérence entre leur politique commerciale et celle de développement. Il faudra tenter de les convaincre de la nécessité de faire le point dans un avenir pas trop lointain sur l’impact de cette décision et, au besoin, de prendre des mesures correctives. Par exemple, de proposer de nouvelles mesures d’accompagnement.
Propos recueillis par
Nad SIVARAMEN
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