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Réflexion sur le cinéma «indo-océanique»
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Réflexion sur le cinéma «indo-océanique»
Le festival EKWA qui se tient au cinéma Star du Caudan, Port-Louis, jusqu’au 31 octobre, a aussi été une occasion pour les cinéastes-réalisateurs mauriciens de rencontrer les professionnels occidentaux autour d’une table ronde ce jeudi 29 octobre au Sugar Beach Hotel, Flic en Flac.
Parler d’un cinéma indo-océanique peut sembler prétentieux. Certains vous diront même qu’il est inexistant. C’est une fausse perception. Certes, le 7ème art insulaire est loin de celui, prolifique et commercial, de l’Occident.  Mais, il est bel et bien là, comme le prouve d’ailleurs le présent festival du film de l’Océan indien. Ou plusieurs films réalisés par des cinéastes mauriciens et réunionnais sont en compétition aux cotés d''œuvres étrangères, notamment françaises et australiennes. Sont également présents à Maurice, des acteurs célèbres en France et aux Etats Unis. Ce qui démontre toute l’importance de cet événement. Et tous ces acteurs se sont réunis ce jeudi 29 octobre au Sugar Beach, Flic en Flac, pour partager leurs réflexions.
Stéphane Bellerose, réalisateur mauricien, était l’un des participants de cette table ronde. Il était aux côtés du directeur du festival, Armand Dauphin, d’Alexandre Bouthier, documentariste réunionnais, et de plusieurs invités de marque. Le réalisateur mauricien a profité de l’occasion  pour dresser un bilan de l’industrie filmique mauricienne. «Ils sont nombreux à croire qu’il n’y a pas de réalisateurs à Maurice. Et cela fait plusieurs mois que nous n’avons pas de ministère de la Culture autonome. On veut créer une industrie cinématographique à Maurice. Construire un studio et attirer des réalisateurs étrangers. Mais c’est sur que les réalisateurs mauriciens, y compris moi-même, ne profiteront pas de ces infrastructures», s’indigne Stéphane Bellerose.
Pour ce réalisateur, l’avenir du cinéma mauricien s’annonce sombre. Et l’inertie des autorités y contribuent grandement. «C’est important d’avoir un diffuseur local. Mais la Mauritius Broadcasting Corporation ne joue pas le jeu. C’est pour cela que le public local ne nous voit pas», explique Stéphane Bellerose. Son analyse est partagée par Alexandre Bouthier.  Ce dernier estime que l’exode, puis le retour des cinéastes mauriciens, semble être une solution. Il a lui-même quitté l’île de la Réunion pour se perfectionner et créer des contacts en France avant de revenir au bercail. «Le plus dur est de quitter son île. Mais quand on y retourne, avec des contacts et de l’expérience, les gens ont une autre perception de nous. Peut-être que les réalisateurs mauriciens doivent opter pour cette stratégie pour se faire entendre à Maurice», a-t-il partagé avec l’assistance.
Ainsi, les artistes de la région mettent en exergue plusieurs facteurs qui nuisent au développement du cinéma «indo-océanique». Le manque de financement, de reconnaissance ainsi que «l’indifférence» des autorités en sont les causes. Ils espèrent que les festivals comme celui d’EKWA ouvrent les yeux à la population et au pouvoir pour qu’ils obtiennent enfin la reconnaissance qu’ils méritent. Et pour que le cinéma indo-océanique soit enfin une réalité et que  d’autres cinéastes insulaires puissent enfin faire une  percée dans ce domaine…
 
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