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Réunion - Test de nationalité française : des élus sur le gril
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Réunion - Test de nationalité française : des élus sur le gril
À partir du 1er juillet, pour obtenir la nationalité française, il faudra subir un test de culture générale portant sur l’histoire et la culture française. Les candidats devront répondre à un minimum de sept bonnes réponses sur douze. Et nos élus, seraient-ils naturalisés aujourd’hui s’ils devaient passer le test ? Nous les avons soumis à l’un des questionnaires.
a France, tu la connais ou tu la quittes ! Telle aurait pu être le slogan de la nouvelle proposition du ministre de l’Immigration. Claude Guéant l’avait annoncé en octobre, c’est officiel depuis mardi. Un décret durcissant les conditions d’acquisition de la nationalité française vient d’être publié au JO. À compter du 1er juillet, outre la maîtrise de la langue française et l’adhésion à une “charte des droits et des devoirs du citoyen français”, les étrangers voulant devenir français devront désormais passer un test de culture générale s’ils veulent prétendre appartenir à la patrie de Molière. “Quand on est Français, il faut qu’on soit intégré dans la nationalité, dans la culture de notre pays, qu’on respecte ses valeurs”, estime Claude Guéant.
“C’EST INDIGNE DU PAYS DES DROITS DE L’HOMME”
D’après le décret, les candidats à la nationalité française devront dorénavant “justifier d’une connaissance de l’histoire, de la culture et de la société françaises correspondant au niveau de connaissance attendu, dans ces matières, d’un élève de fin de primaire”. Pourtant, selon le député René-Paul Victoria, qui s’est dérobé au questionnaire, les questions relèveraient d’un “niveau de doctorat”. “C’est un test de haut niveau, estime aussi Gilbert Annette, maire de Saint-Denis. Je ne suis pas sûr que tous les Français puissent y répondre. Si on faisait ce test sur l’histoire de la Réunion, on verrait des résultats catastrophiques, avec au moins 80 % de mauvaises réponses.” Ses administrés apprécieront.Le programme d’évaluation, élaboré par un groupe d’historiens et d’experts, a déjà été testé sur un panel de 2000 candidats, qui a obtenu un taux de réussite compris entre 70 % et 80 %. Au total soixante questions (à choix multiples) réparties en quatre questionnaires - nous avons soumis nos élus à l’un d’entre eux (lire par ailleurs) - ont été imaginées par ce collège de professionnels. Mais les questions devraient être régulièrement modifiées pour éviter que les candidats n’apprennent les réponses par cœur.
BONNET D’ÂNE POUR RAMAKISTIN
Pour obtenir le sésame de la nationalité française, il faudra obtenir sept bonnes réponses sur douze (soit un taux de 60 %). Parmi les premières moutures du quiz révélé par Le Figaro, on trouve des questions portant sur la littérature, la géographie, l’art ou l’histoire. Voici quelques exemples. Molière a écrit : ? 1) des pièces de théâtre 2) des livres de jardinage ? 3) des romans policiers. Ou encore : Le point culminant en France est : 1)? le Mont Blanc ? 2) le Pic de Vignemale ?3) le Kilimandjaro. Ou bien : Quelle est la date de la fête nationale française ? ?1) 4 juillet 2 ) 14 juillet 3)? 4 août. “C’est indigne du pays des Droits de l’homme, commente Elie Hoarau, qui a refusé de répondre au quiz. Je trouve cela honteux d’afficher si cyniquement la volonté de faire de la surenchère au FN.” Le secrétaire général du PCR, comme bien d’autres élus, se cache derrière un discours politique pour échapper au à ce test. “Quand on veut devenir citoyen français, il est normal d’avoir un minimum de connaissances sur la culture française”, considère quant à lui Roland Robert, maire de la Possession. Les résultats des élus qui ont accepté de jouer le jeu montrent que nos politiques - en majorité - n’ont pas à rougir de leurs connaissances. Tous auraient été admis au test de naturalisation française (encore heureux !). Mention très bien à six de nos élus (Jean-Luc Saint-Lambert, Paulet Payet, Guito Ramoune, Gilbert Annette, Éric Fruteau et Michel Fontaine), même si nous soupçonnons certains d’entre eux qui ont été interrogés par téléphone de s’être entourés de conseillers pour répondre. Le bonnet d’âne revient au maire de Trois-Bassins, Roland Ramakistin, même si lui a eu au moins le courage de répondre… (voir les recalés ci-contre). Nous donnerons une mention spéciale à Huguette Bello, car elle est la seule à qui nous avons posé (par erreur) les 60 questions. Elle n’a fait qu’une seule faute. Mesdames et Messieurs nos élus, vous avez donc le droit de rester sur notre territoire
Marie Payrard
(Source : Le Journal de l''''île de la Réunion)
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