Publicité

Raj Gore: «Nous comptons donner aux Mauriciens une médecine de pointe»

2 avril 2009, 10:31

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Les super spécialités médicales– chirurgie cérébro-vasculaire, cardiovasculaire et orthopédie de pointe notamment– requièrent non seulement des équipements, mais également un personnel médical et para-médical bien formé. Ce que Maurice ne possède pas pour le moment. La chaîne de cliniques privées indiennes, Fortis qui s’est implantée à Maurice compte pallier à cette lacune. Raj Gore, le Chief Operating Officer de Fortis à Maurice s’explique.

 

Vous avez acheté, avec le groupe Ciel, 58% de la clinique Darné dans le but d’offrir aux Mauriciens toutes les spécialités et sous-spécialités médicales encore non disponibles dans l’île. Or il est impossible d’offrir de tels services dans des pays où il n’y a pas le personnel médical et para-médical pour ces super spécialités. Comment ferez-vous?

 

Vous savez que nous possédons 26 hôpitaux dans différents Etats de l’Inde. Chaque Etat ayant une langue et une culture différente. Notre politique consiste à recruter dans chaque hôpital un personnel disons autochtone. Nous adopterons la même politique à Maurice.


Au départ, pour pallier au manque de personnel qualifié, nous ferons appel à des étrangers. Mais vu notre politique, il est évident que nous aurons recours à la formation d’un personnel mauricien, soit en Inde ou en faisant venir ici nos formateurs. Nous avons une école pour infirmiers et nous avons des accords avec des universités indiennes pour la formation des médecins et des spécialistes. Vous savez que les soins intensifs après les opérations sont aussi importants que l’opération elle-même. Chaque type d’opération nécessite un personnel paramédical différent pour les opérations et après les opérations. Ce personnel est différent selon qu’il s’agit d’une opération cardiaque ou cérébrale.


Cette formation est un processus sans fin dans la mesure où beaucoup d’infirmiers et d’infirmières partent pour la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis après avoir travaillé avec vous pour un certain nombre d’années. Certaines de nos cliniques fonctionnent en fait en tant que Centre hospitalier universitaire pour la formation des spécialistes. Nous comptons donner aux Mauriciens une médecine de pointe et haute qualité qui cadre avec le niveau de développement du pays.


La clinique Darné est, je crois, trop petite pour vous permettre de réaliser vos ambitions?

Effectivement. C’est une clinique de 120 lits. Nous l’agrandirons pour arriver à une clinique de 400 lits. Vous savez que l’ex-hôtel Mandarin qui est à côté appartient également à la clinique. C’est sur ce terrain que nous comptons développer nos activités. Mais ce sera la deuxième phase du projet. La première phase consistera à renforcer ce que nous possédons déjà. C’est-à-dire à renforcer nos capacités dans les spécialités que nous offrons avec des équipements de pointe et de nous assurer que toutes les sous-spécialités soient offertes.

Comptez-vous vous lancer dans le tourisme médical?

Le tourisme médical est la cerise sur le gâteau et ne représentera qu’une petite partie de nos activités pour le moment. Vous savez que Singapour, par exemple, est le centre de la médecine de pointe et de qualité pour les pays de l’Asie. Nous estimons que Maurice a les atouts pour occuper une position identique pour les pays d’Afrique et Madagascar. Pour cela, il vous faut des connexions aériennes directes avec ces pays. Comme les connexions aériennes entres Singapour et les pays d’Asie. Sans cela, vous ne serez pas le Medical Hub de la région. Fortis, pour sa part, est dans un réseau de télé-médecine avec 58 pays africains et nous pourrons faire venir les malades ici au lieu de les déplacer vers l’Inde.

Vous serez en concurrence avec Apollo sur le territoire mauricien. Y a-t-il de la place pour deux cliniques super-spécialisées à Maurice?

La concurrence est une bonne chose. Nous n’avons pas peur. D’ailleurs, ces derniers temps, des hôpitaux indiens qui avaient des accords avec Apollo ont mis fin à ces contrats pour choisir Fortis.

Fortis ou Apollo, vous êtes des hôpitaux pour riches ou super-riches. Les pauvres ont ils de la place chez-vous?

Malheureusement, la médecine de pointe et les super spécialités médicales coûtent très chères. Ceux qui investissent dans ces créneaux doivent investir gros et ces investisseurs s’attendent à un retour sur leur investissement. Les médecins spécialisés de même que le personnel paramédical ont des honoraires élevés. Malgré tout, fortis a fait l’effort de ramener les prix et il n’y a pas eu augmentation des factures ces derniers temps, malgré les hausses du coût de la vie. Nous comprenons que la médecine est une question de vie ou de mort et nous assumons pleinement nos responsabilités sociales à travers des campagnes auprès des jeunes et des vieux de la société. Ce sont des campagnes de sensibilisation et de prévention que nous menons dans les écoles, les clubs et les associations de troisième âge.