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Rajesh Bhagwan: “Cette election est pire que celle de 1983”

2 mars 2009, 21:30

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Le secrétaire général du MMM livre ses premières réflexions sur la partielle au No. 8.

Quelles sont les principales et premières conclusions que vous tirez de cette partielle qui a vu la chute de votre candidat, Ashock Jugnauth?

Je n’ai jamais témoigné d’une telle corruption de l’électorat. Le Code de conduite électoral de l’Electoral Supervisory Commission n’a pas été respecté par le candidat de l’Alliance sociale. Ce n’est jamais facile d’affronter l’Etat dans une élection. Mais au No. 8, on a dépassé toutes les limites. On a vu des officiels du gouvernement mener campagne sous forte escorte policière. Je ne suis pas un mauvais perdant. Mais il suffit de voir de quelle manière, ils ont utilisé la MBC le jour du scrutin pour se rendre compte de la manipulation à laquelle ils se sont livrés.

Admettons que l’appareil d’Etat a été déterminant. Mais, même dans ce cas, n’y aurait-il pas eu des faiblesses au niveau de votre organisation?

Non. Je ne le crois pas. Une fois que la campagne a dévié sur Paul Bérenger, une fois qu’ils ont commencé à faire campagne dans des régions spécifiques en ciblant la seule personne du leader du MMM, il devient difficile de les contenir. Ensuite, il y a les astuces utilisées. Ils ont été jusqu’à présenter plusieurs candidats indépendants juste pour pouvoir disposer de plusieurs agents dans une même école le jour du vote. Et je ne parle même pas de la campagne sectaire qui a été menée…

Le sectarisme a toujours fait partie de la politique à Maurice…

Il y a une différence cette fois-ci. C’est comme s’il y avait un bolide sectaire qui traversait la circonscription avec ses Voice of Hindu, Dulthumun, fédération des temples tamouls All vaish congress… Ils ont ciblé Bérenger.

Et ensuite, ils ont provoqué une émotion au premier degré. J’ai fait l’élection de 1983. Celle-ci est pire que celle de 1983.

Ce ne sont pas les seules raisons qui peuvent expliquer la défaite de votre candidat.

Nous nous sommes engagés dans cette élection avec des moyens limités.

Nous avons respecté les règles du jeu, le Code de conduite électoral. Je demande à ceux qui doutent de nos intentions et de notre action d’interroger les journalistes des radios privées qui ont été les témoins privilégiés de la campagne menée par nos adversaires dans l’obscurité de la nuit. Il y a des victoires dont on ne peut pas être fier. Lorsqu’il se regardera dans le miroir seul, Pravind Jugnauth ne sera pas fier de sa victoire.

Et que réserve l’avenir à l’alliance MMM-UN-PMSD?

Il ne faut pas oublier que nous avons quand même fait 40% à cette élection. Alors que nos adversaires sont entrés dans cette campagne depuis l’année dernière. Ce qui m’intéresse désormais, c’est de voir comment Pravind Jugnauth va agir au Parlement. Quelle va être sa posture par rapport à l’économie, au social? Pourra-t-il parler contre le gouvernement? En fait, soit il entre au gouvernement, soit on a des élections générales rapidement.