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Rajiv Servansingh : « De très gros risques font craindre pour l’économie mondiale »
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Rajiv Servansingh : « De très gros risques font craindre pour l’économie mondiale »
La décélération des économies indiennes et chinoises fait peser de très gros risques sur l’économie mondiale. Pourquoi la grosse machine asiatique est-elle grippée ? Quelle marge de manœuvres pour les petites économies ? Rajiv Servansingh, ancien directeur du Board Of Investment en Inde aujourd’hui président de Management Services, répond à lexpress.mu.
 
La croissance ralentit de manière inquiétante en Inde. Qu’est-ce qui n’y tourne pas rond ?
On a pensé à un certain moment que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) allaient sauver l’économie mondiale. En ce moment, on assiste à un ralentissement en Chine et en Inde, les deux leaders des BRICS. La différence entre la Chine et l’Inde, c’est que la Chine ralentit parce qu’elle dépend beaucoup des marchés étrangers et en particulier de l’Europe. La Chine subit les répercussions de la crise européenne.
Par contre, on comptait beaucoup sur l’Inde car son développement est beaucoup plus autocentré. Mais le problème en Inde, aujourd’hui, c’est une panne de la gouvernance. Il y a une paralysie totale de prise de décisions.
C’est davantage un problème d’ordre politique ?
Oui. On se réfère à Manmohan Singh comme le ministre des Finances qui avait pris de grandes décisions dans les années 1990 pour sauver le pays du gouffre. Mais, aujourd’hui, ce même Manmohan Singh est contraint de revenir sur ses décisions, c’est vraiment tragique pour ce pays.
Quel risque court l’économie mondiale avec le ralentissement des économies émergentes ?
Il y a de très gros risques. Les marchés chutent à travers le monde. On n’entrevoit pas de solution immédiate pour l’euro. Chypre vient d’annoncer qu’il aura besoin d’un plan de sauvetage. La Grèce est dans une situation catastrophique. L’Espagne et peut-être même la France sont à risques.
Quelles solutions pour les petites économies comme Maurice ?
Jusqu’à maintenant Maurice a pu préserver la croissance, même si c’est faible. Mais avec la situation des économies émergentes, j’ai des inquiétudes. La situation en Europe dépasse la zone rouge, elle devient catastrophique.
Quelles solutions pour nous. ? En tant que petite économie, il faut, d’une part, surveiller les marchés niches et, de l’autre, se tourner vers l’Afrique, le continent qui émerge. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Afrique enregistre presque dix années de croissance soutenue. Nous avons une opportunité là. Et puis, en ce moment, le prix du pétrole baisse, et on prévoit également une baisse des matières premières.
Propos recueillis par Abdoollah Earally
 
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