« L’île Maurice vient d’enregistrer une grande perte. C’était un gentleman. Un érudit. Il était un very learned person. Il était très intelligent. Il était très noble ». Tel est le témoignage de Yousuf Mohamed, Senior Council, après le décès de Rajsoomer Lallah.

L’ex-Chef Juge est décédé le dimanche 3 juin 2012 après une longue période de maladie. Il était âgé de 79. Ses funérailles ont lieu ce lundi 4 juin 2012.

« On était élèves au Collège Royal de Curepipe pour une période d’une année. On s’est ensuite retrouvés à Londres. C’était un ami. On était de très bon ami. On était au barreau ensemble. J’ai comparu devant lui lorsqu’il était magistrat et lorsqu’il était juge et plus tard Chef-Juge. Il avait un sens élevé d’équité. Nous sommes restés très proches que ce soit sur le plan amical et professionnel. Je ne pourrais jamais l’oublier. C’est grâce à lui que j’ai été élevé au rang de Senior Counsel », ajoute Yousuf Mohamed.

Rajsoomer Lallah a eu un parcours impressionnant. Il n’a pas seulement brillé à Maurice mais l’a été au niveau international à plusieurs niveaux.

C’est à l’Université d’Oxford que le jeune Rajsoomer Lallah obtient en 1957 son BA (Honours) en jurisprudence. Il est âgé tout juste de 24 ans. Un an après, il est reçu avocat au Middle Temple, Londres. Deux ans plus tard, il obtient son MA à l’Université d’Oxford. Son intelligence exceptionnelle lui a valu des Fellowships au niveau de l’Académie de la loi internationale de la Haye, de l’United Kingdom Law Officers Fellowship et auprès de l’Anderson Scholar, Université d’Oxford.

Il obtient le titre de Queen’s Counsel en 1976. L’Université de Maurice fait de lui professeur honoraire. Sa contribution pour la promotion et le développement de la législation sur les droits humains lui a valu de décrocher le titre de l’International Gold Mercury Award and personam.

Rajsoomer Lallah a occupé de nombreuses fonctions avant son affectation comme Chef Juge à la Cour suprême. Parmi, il y a celle de Parliamentary Counsel, Assistant Solicitor General, président du Council of Legal Education of Mauritius ou encore président de la Commission sur la révision des études légales et dont les travaux ont abouti à la création d’une faculté des études en droit à l’Université de Maurice.

Sa compétence était recherchée dans plusieurs instances internationales. C’est surtout au niveau du Comité des Droits de l’Homme que son engagement a été le plus soutenu sur le plan international. Il y a fit son entrée comme simple membre en 1977. Tour à tour, il a occupé le statut de vice-président de comité (1977/1978, rapporteur de 1978 à 1982 et président de 1989 à 1991. Il été rapporteur spécial sur le situation des droits humains au Chili en 1983 et en 1984 et à Myanmar, Birmanie depuis 1996. Il a pour responsabilité de se rapporter à la Commission des Droits Humains et à l’Assemblée générale des Nations Unies.