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Rama Sithanen (Mauritius Africa Business Club) : « L’Afrique, c’est un pari sur l’avenir »

17 octobre 2012, 00:00

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Rama Sithanen (Mauritius Africa Business Club) : « L’Afrique, c’est un pari sur l’avenir »

L’ex-ministre des Finances Rama Sithanen annonce la création, avec d’autres professionnels mauriciens, du Mauritius Africa Business Club (MABC), une plateforme pour donner une impulsion à la stratégie économique de Maurice.

Est-ce la conjoncture actuelle qui a inspiré la création du Mauritius Africa Business Club, ou est-ce une idée longtemps mûrie qui prend forme ?

Nous avons réfléchi durant six mois sur ce projet. Nous sommes cinq fondateurs qui réalisons tous des opérations sur l’Afrique. Nous avons l’expérience du terrain. Nous pensons que l’Afrique représente une opportunité énorme. C’est « the next frontier ». D’où la ruée des investisseurs des quatre coins du monde sur le continent. The case of Africa has been made robustly.

Quelle place ont les opérateurs mauriciens dans ce « rush » ?
Il y a tellement d’opportunités qu’il y a de la place pour tout le monde. Nous avons le potentiel d’être le hub africain. Nous pourrons être en Afrique ce que Singapour est en Asie. Nous avons réfléchi pour donner une impulsion à la stratégie de Maurice. L’Afrique représente « oil, gold and coal », mais un développement tous azimuts avec des perspectives dans l’agro-industrie, les télécommunications, l’informatique et le tourisme, entre autres.

Actuellement, le cheminement de l’Afrique est totalement indépendant de ce qui se passe ailleurs. Je vais plus loin. Je dis que ce serait le cas pour l’Afrique, même dans l’éventualité où les choses s’empirent en Europe.

L’Afrique bouge dans toutes les directions : en matière de démocratie, de climat des affaires et d’urbanisation. Une classe moyenne émerge. Les opportunités et les défis existent pour diverses catégories d’opérateurs, dont les petites et moyennes entreprises (PME). Et ce dans de nombreux secteurs.

L’Afrique, c’est un pari sur l’avenir. Il y a dix ans, The Economist présentait l’Afrique comme The hopeless continent. Aujourd’hui il l’appelle The Rising Continent.

Sept pays sur dix qui ont connu le taux de croissance le plus élevé dans le monde viennent de ce continent.

Concrètement, comment le Mauritius Africa Business Club fera-t-il sa part ?
Nous sommes une plate-forme avec des personnes qui travaillent sur l’Afrique. Nous allons développer un mécanisme pour partager nos expériences, nos informations et nos réseaux. La MABC sera aussi une plate-forme pour des étrangers qui souhaitent utiliser Maurice comme un point d’accès sur l’Afrique.

Pour cela, il faudra une synergie avec les différents organismes qui participent dans cette stratégie. Il faut densifier la présence mauricienne sur le continent en travaillant d’abord sur la région immédiate, notamment les pays de la Southern African Development Community (SADC) et du Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA). Nous avons signé des accords régionaux avec les pays membres de ces blocs.

Nous, les Mauriciens, nous savons comment cueillir les low hanging fruits en Afrique. Il faut maintenant des investissements stratégiques pour tirer des avantages à long terme et nous intéresser également à des secteurs où nous n’avons pas de forte expérience pour l’instant.

Vous encourageriez les Mauriciens à investir au Zimbabwe ?
Il ne faut pas voir le Zimbabwe du jour, mais celui de demain.

De qui est composé votre club et comment devient-on membre ?
C’est un « trustee » composé d’Amédée Darga, Cédric de Speville, Afsar Ebrahim, Aisha Mosaheb et moi-même. Il y a un 2e cercle de 25 personnes qui travaillent sur l’Afrique. Nous serons aussi dotés d’un Advisory Council constitué de Mauriciens et d’étrangers.

Vous ne ferez pas du bénévolat. Qu’est-ce qui est payant ?
Le MABC est un « trust » à but non lucratif. L’adhésion au club sera sur invitation. Il y aura un membership fee minimum annuel de 500 dollars. Ces frais seront revus tous les ans. Les non-membres qui seront invités à nos événements auront des frais de participation à payer.

Propos recueillis par Abdoollah Earally