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Ramassage d’ordures : Une taxe rurale envisagée
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Ramassage d’ordures : Une taxe rurale envisagée
«NOUS sommes dans le rouge. Notre déficit budgétaire s’élève à Rs 70 millions.» C’est ce qu’affirme un haut cadre du conseil de district de Rivière-Noire. Résultat : depuis deux semaines, le ramassage d’ordures ne s’effectue qu’une fois par semaine au lieu de deux.
Face au courroux des habitants, les autorités proposent l’introduction d’une taxe rurale ou d’une redevance dont devra s’acquitter chaque famille, dans le «village council area», afin d’assurer le service de voirie.
En attendant, Sabine, qui habite Morcellement Bismic, à Flic-en-Flac, ne décolère pas. «Cela fait des années que l’on a pris l’habitude de vider les poubelles tous les lundis et jeudi matins, avant le passage des camions bennes. Mais, jeudi dernier, ils ne sont pas venus », déplore cette femme de ménage. Et, depuis, chats et chiens errants, de même que les mouches, font la «fête» autour des ordures qui s’accumulent. «Au lieu d’améliorer les conditions d’hygiène, nous effectuons un retour en arrière», observe-t-elle.
«Nous comprenons la colère des habitants», renchérit le haut cadre du conseil de district de Rivière-Noire. Mais, «le budget de fonctionnement est plus que serré. C’est l’une des raisons principales qui a fait que nous avons été obligés de revoir celui pour le service de voirie». Et de rappeler qu’à travers tout le pays, seul le conseil de district de Rivière-Noire proposait jusqu’ici de collecter les poubelles des habitants deux fois par semaine. «Nous aurions aimé continuer, mais, faute de moyens financiers, nous ne pouvons le faire.»
Nos recoupements indiquent, en fait, que le budget annuel alloué par le conseil de district de Rivière-Noire au ramassage d’ordures s’élevait à Rs 50 millions. Alors qu’un service hebdomadaire coûterait Rs 10 millions, soit une économie de Rs 40 millions, explique une source proche du dossier.
Pour Kemraj Ortoo, conseiller du village de Gros-Cailloux-Canot, «distrik council pe zet Rs 50 millions dans saleté par an». Il pense que le conseil de district aurait dû avoir son propre service de voirie, au lieu «de passer par des appels d’offres pour allouer les contrats à des entreprises privées». Et d’ajouter : «Nous aurions eu nos propres équipements, aurions pu créer de l’emploi et offrir un service de qualité.»
Quoi qu’il en soit, pour Vijaye, un habitant de Bambous, «il n’est pas question de payer une redevance ou une taxe rurale». Pour lui, «on est trop complaisant avec les fraudeurs à Maurice. Et, c’est toujours le petit peuple qui paie les pots cassés».
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