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Rapport de l’Audit en deux volets : Une pratique qui divise
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Rapport de l’Audit en deux volets : Une pratique qui divise
Les mesures correctives prises par les ministères doivent-elles figurées dans le rapport du directeur de l’Audit? Certains soutiennent que ce n’est pas le rôle de l’auditeur alors que d’autres parlent de pratique justifiée dans certains cas.
Pour le directeur de l’Audit, Raj Jugurnath, cela correspond aux normes internationales. «L’International Organisation of Supreme Audit Institutions, qui règle les standards pour l’audit gouvernemental, recommande d’ajouter des remarques sur l’application des recommandations faites», affirme Rajun Jugurnath. Il justifie ainsi sa décision de publier un volume spécial faisant état des améliorations apportées par les ministères à la suite de son rapport de 2012.
«Ces suivis sont inclus dans le rapport de l’Audit et il n’y a pas lieu de faire un deuxième rapport», soutient, cependant, une source opérant dans l’audit dans les milieux du gouvernement. Elle explique que le bureau de l’Audit envoie une Management Letter aux Permanent Secretaries (PS) des ministères où des manquements ont été relevés. Et «la réponse des PS figure dans le rapport final».
Notre source admet toutefois que rien n’interdit à l’auditeur de faire un «follow-up». Mais, souligne Rajun Jugurnath, la Management Letter n’est pas destinée au grand public. «Elle est à l’intention du management», précise Patrick Ng, associé chez Ernst & Young et président du Mauritius Institute of Professional Accountants. Il propose de «passer sur les recommandations de l’année précédente et d’enlever les points faibles qui ont été corrigés». Chose que se contentait de faire, jusqu’à présent, le rapport de l’Audit, selon son directeur.
«L’AUDITEUR DOIT RELEVER LES FAILLES, PAS LES MESURES POSITIVES.»
«L’auditeur doit relever les failles et ce n’est pas dans la pratique de relever les mesures positives. Toutefois, rien n’interdit de le faire», dit Patrick Ng.
Pour Yacoob Ramtoola, responsable de l’audit interne chez BDO, un volume séparé faisant état des mesures correctives est envisageable dans certains cas. «Il faut qu’il y ait un suivi sur ce qui a été recommandé. Si c’est volumineux, la publication d’un volume peut se justifier. L’essentiel, c’est qu’il y ait un follow-up.»
Du côté de la Banque de Maurice (BoM), l’Examination Report sur les banques ne contient pas les améliorations apportées. Le suivi se fait à travers des échanges réguliers.
Les faits découverts lors de cet examen sont discutés avec le management et une copie du rapport est soumise à l’auditeur externe.
«Etant donné qu’une copie est envoyée à l’auditeur externe, on fait le follow-up à travers des trilatéral meetings», explique Yandraduth Googoolye, First Deputy Governor de la BoM. Lors de ces réunions, la BoM demande à l’auditeur de faire un état des lieux des progrès accomplis.
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