Le pessimisme est de mise dans le dernier rapport de la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice. Le «MCCI Business Confidence Indicator» présenté ce jeudi 27 juin révèle une détérioration de la confiance des opérateurs, ce qui pourrait nuire fortement à l’investissement.

Rien ne va plus, semblent dire les opérateurs économiques. C’est du moins le sentiment que reflète le MCCI Business Confidence Indicator, rendu public par la Chambre de commerce et d’industrie, ce jeudi 27 juin. L’indice a perdu 4, 1 points (4,5 %) pour la période s’étalant entre avril et juin de cette année. Il s’établit désormais à 87,5 points, soit une estimation nettement inférieure à la moyenne de long terme de 100 points de base. Cette enquête trimestrielle de conjoncture a été effectuée entre le 3 et le 17 juin 2013.

Les résultats démontrent que les opérateurs sont d’avis que la performance économique sera inférieure au deuxième trimestre 2013 en comparaison à la même période en 2012. Nous sommes dans la phase descendante du cycle économique, indique ce rapport de la  MCCI, suivant la corrélation entre la composante, les évaluations des entrepreneurs sur l’évolution de leurs chiffres, et la composante, les anticipations futures des entrepreneurs.

Les points forts de ce rapport : tous les indices de confiance sectoriels sont en baisse. Alors qu’au niveau des prix, c’est la désinflation qui continue ce trimestre. Quant à l’emploi, c’est le statu quo pour le moment, avec un équilibre en les licenciements et les offres d’emploi.

Autre fait marquant : pour la première fois, les entrepreneurs évoquent leur insatisfaction fasse à l’aide que pourrait leur apporter l’Etat. Le résultat démontre une anticipation négative de – 5 points. 

Les facteurs qui influent sur la performance sont notamment la demande locale, la concurrence sur le marché, la dégradation de l’environnement global et une compétition féroce sur les marchés international et local. Le rapport de la MCCI souligne cependant que les résultats publiés ne sont pas figés. Mais que le pays se trouve dans une période marquée par des incertitudes persistantes. Sans visibilité à long terme.

Tour d’horizon des points forts de la publication du MCCI Business Confidence Indicator (13^e édition), présenté par Renganaden Padayachy et Sanroy Seechurn.

Secteur manufacturier : la plus forte baisse

Une analyse approfondie démontre que le secteur manufacturier a enregistré la plus forte baisse, dont 5,7 % enregistrée pour le deuxième trimestre. L’estimation repose sur trois variables : les chiffres sont moyens pour ce deuxième trimestre et anticipent un effet d’entraînement au 3^e trimestre  de cette année. Le niveau des stocks élevés. Du coup, cela risque de peser sur les moyens financiers des entreprises manufacturières et limiter leur potentiel d’investir.

Services : indication préoccupante

Baisse de 4,3 % ce trimestre. L’indice de confiance pique du nez, après la forte augmentation de 7 % au trimestre dernier. Rappelons que ce secteur qui englobe 70 % de notre Produit intérieur brut, et cela, de manière transversale allant du tourisme aux activités liées à l’externalisation, précise le rapport de la MCCI. Le mood morose inquiète.

Le secteur du commerce affiche, aussi, une courbe descendante. La hausse d’environ 5 % au trimestre dernier a chuté pour atteindre les 3, 6 % ce trimestre. La compensation salariale dans le secteur public, n’a pas eu l’effet escompté sur leurs chiffres d’affaires. Anticipation : détérioration des affaires dans les prochains mois.

Investissement & emploi : deux sons de cloche

Baisse des investissements prévus. 30 % des sondés prévoient une réduction de leurs investissements pour les douze prochains mois, contre 18 % des entreprises qui annoncent l’inverse. Toutefois, on note que les investissements en matériel et équipements seront privilégies.  Sinon, la recherche et développement occuperont aussi 15 % des investissements.

Quant à l’emploi, on reste au statu quo. L’indicateur maintient la balance entre ceux qui augmenteront leurs effectifs, grâce aux projets de diversification ou d’expansion. Alors que certaines entreprises  procéderont à des licenciements, entraînée par la baisse de leurs chiffres d’affaires où le besoin urgent de restructuration des entreprises se fait sentir.

Chute du taux de profitabilité

Si la désinflation fait le bonheur du consommateur. Mais faudrait-il vraiment se réjouir ? 35 % des sondés indiquent avoir eu recours à des baisses de prix pour faire face à la compétition féroce, contre 14 % seulement qui procède à des hausses des prix de leurs produits ou services. Les prix en baisse pour 2013, impactera sur la profitabilité des entreprises, et ce variable influencera les décisions d’investir...